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jeudi 15 mars 2012

Photographier les iris (3)


Le bilan d’un retour d’hiver en Touraine

Les effets des deux épisodes hivernaux ont été assez dévastateurs dans le jardin. Des températures matinales jusqu’à -13° et des amplitudes thermiques de l’ordre de 20° et plus, des phases de gel puis de redoux et le retour du froid, autant d’événements que n’ont pas apprécié les plantes du jardin.
Les cadavres sont nombreux : escallonia, olivier, céanothe… Beaucoup d’autres plantes ont lourdement souffert (cistus, rosiers, dont le beau Mermaid un peu sensible au froid, et beaucoup d’autres plantes (bulbeuses encore « cachées » sous le sol, mais sans doute affectées autant par la persistance du froid que par les basses températures.
Quant aux iris, deux enseignements :
             -peu de dégâts en pleine terre, par contre une catastrophe pour les plantes « faibles » ou malades plantées en pot dans mon « infirmerie » : toutes sont mortes
              -les semis précoces, eux aussi en pot, ont beaucoup souffert, bien que recouverts d’un voile d’hivernage.

Quelques conclusions à en tirer :
1-Pour les semis : soit éviter les semis précoces (les graines semées peu de temps après récolte avaient levé dès l’automne et les jeunes pousses mesuraient de 15 à 20 cm pour les plus avancées), soit les abriter en serre froide ou sous d’épais tunnels de plastique (à bulles de préférence)
            2-Les plantes faibles , parce que malades, mais en voie de guérison ont toutes été achevées par la brutalité des conditions météorologiques. Avec le recul, ça n’a rien de très étonnant : chez les humains, c’est pareil, ce sont toujours les plus faibles ou ceux qui sont affaiblis par la maladie qui souffrent de la brutalité du climat.
            3-Les plantes « en avance » parce que plus fortes, ont souffert également : les jeunes tissus, pas encore endurcis ont été « mordus » par le froid. Les feuilles attaquées ont pourri, mais la plante n’a pas été détruite, et seuls quelques rares rhizomes ont été affectés.

Bilan : une quinzaine de variétés disparues qu’il faudra remplacer. En attendant il faudra modifier la liste.

Les travaux dans le jardin d’iris

Désherbage et  "engraissement" sont les deux tâches du moment.

L’arrivée (ouf) du printemps provoque le redémarrage de la végétation. Mais pas seulement celle des iris. Aussi la corvée du désherbage va-t-elle nous occuper un moment. Là où le désherbant de pré-émergence (Sencoral) n’a pas été utilisé [notamment dans les mixed borders], là où subsistent des adventices résistantes (chiendent, liseron), il va falloir s’armer de patience et des outils nécessaires.
Si on peut éviter d'utiliser le glyphosate (type Round Up) c'est mieux, car les déformations des fleurs qu'il provoque en cas de projection sur le rhizome sont peu heureuses, même si elles disparaissent l'année suivante !



J’essaie cette année le paillis d’ardoise qui me semble devoir présenter quelques avantages.Épandu sur terrain propre, il devrait empêcher la pousse des mauvaises herbes, tout en permettant aux iris de recevoir la chaleur du soleil (le noir de l’ardoise concentrant la chaleur]. La seule crainte c’est le risque d’acidification du sol. Rendez vous l’an prochain pour les résultats de l’expérience …

C’est le moment de fournir un peu de nourriture aux iris qui démarrent leur croissance.

Quel engrais ? Tous les auteurs recommandent un engrais à faible teneur en azote (qui favorise la croissance du feuillage, risque d’inhiber la floraison et de favoriser les phénomènes de pourriture. On recommande un mélange de superphosphate (à utiliser avec parcimonie : l’abus d’engrais phosphatés entraîne l’eutrophisation des rivières) qui favorise la floraison et la vivacité des couleurs, et de scories potassiques (qui favorisent la croissance du rhizome. Mais dans ce dernier cas, l’action lente rend l’utilisation plus judicieuse en automne…
Cette année, dans mon sol insuffisamment calcaire, j’utilise le lithotamne, à raison de 100 à 300 g par m2. C’est un amendement d’origine marine (une algue broyée, riche en oligo-éléments de toutes sortes et améliorant des sols trop acides). Trouvé à Point Vert en sac de 25 kg pour moins de 9 €. On verra les résultats…

Photographier les iris : restituer les « bonnes » couleurs 

Photographier certains iris est un vrai cauchemar. Il en va ainsi des bleus et des « noirs ». Chacun a pu en faire l’expérience : tel iris bleu porcelaine prend une vilaine couleur violacée et inversement. Quant aux iris dits « noirs » (le noir véritable n’existe pas dans le monde végétal, même si certaines fleurs s’en approchent), ils ressortent avec une dominante pourpre ou encore bleu-violacée.
Tout se passe comme si la photo était là pour nous dire : attention, ce que vous prenez pour du noir, n’est que du pourpre un peu foncé, ou du violet  intense.
Mais il est très frustrant de voir une photo souvent peu conforme à la réalité observée. La lumière se joue en effet de notre perception des couleurs.
Le remède : utiliser les instruments que fournit la photo numérique.
Je voudrais encore une fois insister sur ce point : il ne s’agit pas de trafiquer la photo (certes, certains catalogues de VPC, notamment (mais pas exclusivement) hollandais nous ont habitués à ce genre de subterfuge), mais de restituer autant que possible une image proche de ce que nous yeux voient.
L’utilisation d’un logiciel de retouche est indispensable. Il en existe un très grand nombre, certains gratuitement téléchargeables sur le net, d’autres fournis avec l’appareil numérique lors de son achat, d’autres plus ou moins « pros » et plus ou moins couteux. Il n’est pas besoin de disposer de la dernière version de Photoshop  [on peut télécharger une version d’essai de Photoshop CS 5 à cette adresse : http://www.clubic.com/telecharger-fiche9635-adobe-photoshop-cs5-1.html] qui est une « usine à gaz » aux possibilités extrêmement étendues mais qui coûte la bagatelle de 1015,40 €. On peut se contenter de Photoshop Eléments (moins de 100  €) ou de petits logiciels qui permettent de gérer la retouche de couleurs.

Comment modifier la couleur ?


Les "noirs"


Voici une image(franchement ratée, d'un iris "noir". Comme on peut le voir, il apparaît "violacé" et beaucoup moins noir qu'il ne l'est en réalité. Le fond, très clair a contaminé la fleur. On va tenter de corriger les défauts.






D'abord, on diminue l'importance du fond, par un recadrage qui en outre supprime les éléments parasites peu esthétiques :








Puis, dans le logiciel de retouche on va agir sur la saturation : évidemment, plus on désature l'image, lus elle sera noire, avec en fin de course, une image en noir et blanc !



 Dans un deuxième temps (ou alternativement) on peut effecteur une correction sélective en agissant sur la dominante (ici le magenta). On diminue la quantité de magenta, on augmente le noir et le cyan et on obtient une image plus noire, mais peut-être un peu trop.


Comme nous ne cherchons pas à "vendre" une fleur qui n'existe pas, mais à restituer les "vraies" couleurs, il faudra donc des corrections moins fortes et diminuer la part du cyan qui contribue à donner  une touche bleutée qui est fausse.


Ce n'est pas un travail facile. Il faut tâtonner et le résultat sera plus ou moins satisfaisant, selon le logiciel, la technicité que l'on possède et le temps qu'on est prêt à y passer.

Les bleus

On peut déjà faire attention à la prise de vue (éviter les contre-jour, le soleil trop lumineux. L'idéal pour photographier les bleus, c'est un ciel un peu gris.

On peut enfin corriger la photo en jouant ici essentiellement sur la correction sélective. 
Exemple : on a un  iris dont la couleur réelle est un bleu moyen, proche du bleu de lin. Au"développement" de la photo, il apparaît violet :



On peut tenter une première approche : un peu de désaturation :


 mais l'essentiel va être obtenu en jouant sur la dominante en diminuant la part du magenta dans le bleu et en augmentant celle du cyan et du noir



On améliorera encore l'image en corrigeant dans la couleur magenta (augmentation du cyan et du noir, diminution du magenta)


On aura au final, une image assez proche de la réalité observée.

On parvient à ce résultat avec la plupart des logiciels de retouche.

C'est terminé pour ces remarques et conseils sur la photo d'iris, sauf si vous souhaitez un approfondissement de certains aspects.




2 commentaires:

  1. As-tu remarqué que jusqu'à ces jours-ci il n'y avait pas une fleur de forsythia ? D'habitude ils commencent leur floraison vers le 20/02. Cela leur fait un mois de retard !

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    1. Depuis ce matin, le forsythia nain est en fleur. Les autres pas encore. A peine si les groseillers à fleurs (ribes sanguineum) sont en boutons. Incontestablement lecoup de froid a ralenti la végétation, quand elle ne l'a pas grillée. Les camelias qui étaient très en avance ont eu leurs boutons roussis. Les magnolias stellatas commencent à fleurir. Au château de TOURS, les magnolias soulangeanas sont en fleur.
      Pour les iris, je ne sais pas si le retard se maintiendra. Depuis une semaine, je trouve qu'ils poussent assez rapidement et certains SDB semblent déjà bien avancés (au toucher on croit sentir la tige florale).

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