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jeudi 27 septembre 2012

Travaux d'automne au jardin d'iris


Travaux d'automne (suite)

Nous avons évoqué la semaine dernière les plantations tardives. Dans les régions les plus favorisées, il n'est pas trop tard pour planter. Aussi est-ce l'occasion d'évoquer quelques questions récurrentes concernant la plantation.

Planter en ligne ou en triangle ?

La question revient souvent : faut-il planter ses iris en ligne ou bien constituer des touffes en plantant trois (ou cinq) iris en triangle, rectangle ou pentagone, le nez vers l'intérieur, pour obtenir plus rapidement un "effet de masse" et éviter l'effet poireau ?
J'ai essayé les deux solutions, la première présente le risque de télescopage de couleurs, mais l'identification est simplifiée, la seconde permet d'associer les couleurs, de réaliser des taches, de rompre la monotonie des rangées alignées comme à l'école de mon enfance ou pour un défilé de 14 juillet.
L'inconvénient de la plantation en taches, c'est qu'au bout de deux ou trois ans, compte tenu de la différence de croissance des variétés, les rhizomes s'entremèlent, se confondent, et c'est ensuite l'horreur pour s'y retrouver : maux de tête garantis à la prochaine division ! Cette solution n'est viable que si l'on a peu de variétés et (ou) beaucoup d'espace, car il convient d'espacer fortement les touffes entre elles ! Minimum 80 cm.

Planter par couleur ou par ordre alphabétique ?

La question est un peu académique, car s'il s'agit d'ajouter chaque année de nouvelles variétés, elle ne se pose pas dans ces termes. Mais, si on refait totalement ses plantations auxquelles viennent s'ajouter les nouveaux rhizomes commandés, quel ordre choisir ?
Si l'on plante par couleur et si l'étiquetage est défaillant, les risques de mélange sont nombreux tant les ressemblances entre certains iris sont grandes.
Si l'on plante par ordre alphabétique, le risque c'est le manteau d'arlequin à la floraison, des couleurs qui se heurtent, en somme quelque chose de disgracieux.
Pour le collectionneur, l'ordre alphabétique s'impose, pour un jardin d'agrément, il vaut mieux privilégier les associations de couleur (sur la ligne et entre les lignes en cas de plantation en billons.

Que planter avec des iris ?

Question souvent posée sur les forums : pour éviter hors floraison l'aspect "champ de poireaux", quels végétaux associer aux iris ?
La réponse à cette question est relativement simple : peu de végétaux se prêtent à cette complantation, soit parce qu'il développent un feuillage important qui nuit à la réception par le rhizome des rayons du soleil nécessaires à son développement, soit parce qu'à l'époque ou l'on va déplanter les iris pour les diviser (au moins tous les cinq ans) ils seront en pleine période végétative.
Restent les bubeuses…
La plupart des tulipes botaniques de petite taille et de faible croissance se prêtent à l'exercice ainsi que les scilles, les muscaris et de nombreux allium de petite taille.

Muscari botyoides (photo Wikipedia)






















Inconvénient de ces bulbeuses, elles accompagnent les iris mais disparaissent l'été et l'automne, au moment où le "champ de poireaux" est le plus triste.
Il faut donc trouver à défaut de bulbeuses (éviter absolument le colchique dont les feuilles sont envahissantes) des plantes annuelles à feuillage très maigre. On indiquera la Julienne de Mahon et l'eschotzia de Californie, deux plantes qui peuvent se semer en place en mars-avril et ont un port très aérien. De plus l'escholtzia se ressème la plupart du temps spontanément.
Il faudra simplement veiller à éclaircir, la plante ayant tendance à devenir envahissante !
Eschotzia ou Pavot de Californie (photo Wikipedia)


Parmi les plantes vivaces, une des rares pourvue d'un port aérien à fleurir en été : la verveine de Buenos Aires (verbena bonariensis) très gracieuse quand elle se plait (ici, un panicule seulement sur une touffe)
Verbena bonariensis (photo wikipedia)



Il vaut mieux oublier les campanules Takesimana qui se propagent à la vitessed'une "mauvaise" herbe !
Il va de soi que dès lors qu'on plante autre chose que des bulbeuses, l'usage de désherbant type Sencoral est proscrit ! Désherbage manuel uniquement !


Mais la question de la complantation revêt un autre aspect, celui de la lutte biologique contre les ravageurs et les maladies. Elle est un élément central de la culture biologique. Arrêtons nous-y un instant !
Il est un domaine où ces questions ont été particulièrement étudiées qui est celui de la viticulture : Les objectifs étant en l'occurrence de deux ordres : le premier : concurrencer la vigne pour obliger celle-ci à aller chercher ses ressources plus en profondeur, le second (celui qui nous intéresse le plus) : installer un équilibre biologique qui combatte les effets néfastes de la monoculture et permette de lutter contre les organismes (champignons, insectes et autres) nuisibles à la culture. Peut-on oser que ce qui fonctionne pour la vigne fonctionne pour les iris ?

Cela suppose la culture en rangées largement espacées (au moins 1, 20 m) entre lesquelles on constituera des "bandes enherbées" où on sèmera des végétaux choisis avec soin : œillets pour leur pouvoir nématicide, œillets d'Inde pour la lutte contre les pucerons, achillée ou tanaisie pour attirer les coccinelles, myosotis pour repousser certaines larves, la lavande et certaines plantes aromatiques qui éloignent les puceerons. On fauchera en fin de saison en enfouissant par un passage de motobineuse ou de sarcloir.

On peut envisager aussi, dans les terrains infestés par le taupin, la plantation de rangées de carottes pour les piéger. Plus simple et plus rapide peut être, l'introduction dans les rangs, de carottes achetées chez l'épicier, que l'on relèvera régulièrement pour enlever les taupins ainsi piégés.

Cette méthode suppose dans tous les cas un espace important entre les rangées afin que la bande enherbée joue son rôle et ne contribue pas à l'effet contraire : attirer les ravageurs sur nos iris bien aimés !

Et les "mix-borders"?

Les mix-borders fonctionnent justement surl'association de végétaux, de manière à avoir une décoration perenne. Elles associent vivaces, petits arbustes avec un souci d'harmonie des couleurs et d'alternance des floraisons. C'est l'expression achevée de l'art britannique des jardins. C'est un exercice qui demande beaucoup de goût, du temps dela place et une bonne connaissance des végétaux. Ceci dit, pour l'avoir essayé, ce n'est pas un système qui convient à uncollectionneur d'iris ayant beaucoup de variétés.Mais pour l'amateur, c'est une expérience à tenter à condition de fournir aux iris qu'on incorpora dans cette plate bande, de l'espace et du soleil !

Retour sur l'hybridation

Une véritable frénésie d'hybridation a saisi les collectionneurs français. Le grand hybrideur australien Barry Blyth, lors de sa visite récente dans notre pays a noté la qualité des hybridations réalisées par certains collectionneurs membres de la SFIB. Le forum de la société regorge d'images toutes plus séduisantes les unes que les autres de ces créations, hélas pas souvent commercialisées.

Pourquoi hybrider ? Petit rappel

 L'iris comme d'autres végétaux connait deux modes de reproduction : une reproduction végétative et une reproduction sexuée.
Le mode de reproduction végétative, par croissance de nouveaux rhizomes sur le rhizome mère, conserve fidèlement les caractéristiques de la plante : couleur, forme, vigueur, multiplication. En dehors des cas assez rares de mutations qui peuvent produire des chimères, il est impossible par ce processus d'obtenir autre chose qu'un iris identique à celui que l'on a planté. D'où la vanité de toutes les discussions, souvent obstinées sur le thème : "j'ai planté des iris roses et aujourd'hui ils sont bleus".
Le seul moyen de faire du bleu avec du rose (si on peut oser cette assertion aventureuse) c'est la reproduction sexuée qui va associer les gamètes d'un iris mère (via ses stigmates) et les gamètes d'un iris père, via son pollen.
En dehors de manipulations génétiques ou de traitements chimiques (via la colchicine qui peut provoquer des mutations) c'est le seul moyen d'obtenir un iris différent des parents. Tous les enfants de ce croisement seront différents des parents même si certains sont "semblables".
On l'a dit précédemment, en l'état actuel des choses, on ne connaît pas les genes responsables de tous les phenotypes. On a identifié quelques genes responsables des pigments, mais on est assez loin de contrôler tous les paramètres. Le nombre considérable de chromosomes en jeu dans les variétés tetraploïdes fait qu'on n'échappe pas encore à la loterie de la génétique.
Les tentatives d'incorporer un gene allogène dans une séquence de l'iris initiées par l'Université de l'Oregon n'ont pas abouti. Le génie génétique n'en est encore, pour ce qui nous concerne, qu'à ses balbutiements. Question de temps ? D'argent ?

Pour l'heure, si l'on veut un iris rouge géranium, il reste… Photoshop


Photo mutée… Couleur pas encore disponible sur le marché des pigments d'iris, mais on s'en approche

La chimie des pigments

Les pigments, c'est ce qui "donne"  la couleur aux organismes végétaux (feuilles et fleurs). Ils absorbent ou reflètent la lumière.
Le plus connu et le plus important de ces pigments, c'est la chlorophylle qui reflète la lumière verte et jaune et absorbe les autres couleurs (violet, orange, rouge). Ceci explique pourquoi les plantes sont vertes.
Les autres pigments présents dans les végétaux sont pour les plus importants d'entre eux :

-les flavonoïdes : ce sont les principaux pigments responsables de la couleur des fleurs, bloquent les rayonnements U.V. et sont responsable d'une large gamme de couleurs allant du jaune au violet


La couleur peut varier en fonction de la nature plus ou moins acide du milieu cellulaire. C'est le même pigment qui tantôt donnera un bleu profond (chez le Meconopsis par exemple) ou un rouge vif (coquelicot). De même la composition du sol (plus exactement le PH [Potentiel hydrogène]) peut influer sur les pigments (ainsi l'utilisation d'alun permet de virer au bleu certains hydrangeas qui autrement resteraient roses ou rouges). Ce point est capital, car il est la cause principale de l'échec du transfert de pigments colorés par génie génétique : la tentative de tranférer le pigment bleu (delphinidine)  du pétunia (milieu alcalin de la cellule) dans le génome de la rose (milieu acide de la cellule) a échoué : la delphinidine en milieu acide donne une coloration rose.

-les anthocyanes : ces pigments sontune catégorie particulière de flavonoïdes. Ils font partie des pigments hydrosolubles situés dans les vacuoles superficielles de l'épiderme des cellules végétales et donnent les tons bleus, mauves, rouges ou violets.

-les caroténoïdes (carotène, xanthophylle), pigments dits "liposolubles" (comme la chlorophylle) et présents dans les chromoplastes des cellules. Ils sont responsables des coloris jaune, orange et rouge.

Mais certains pigments peuvent être "masqués" par d'autres : ainsi les caroténoïdes peuvent être masqués par la chlorophylle la plupart du temps. Ainsi dans les feuilles d'érable, où la couleur rouge n'apparaît qu'à un moment où les jours raccourcissant et la température diminuant, la photosynthes est moindre et la chlorophylle moins puissante.

L'hybridation consistera donc à sélectionner des parents dont la descendance accentuera ou masquera certaines couleurs. Les caractéristiques qui déterminent les couleurs des fleurs sont portées et transmises des parents à leur descendance par des allèles spécifiques, c'est-à-dire les variantes d'un gène sur les chromosomes. 
C'est à ce niveau qu'il est possible d'agir : en favorisant une dominance plus ou moins complète des allèles on pourra modifier la gamme de couleurs des "bébés" obtenus.


La semaine prochaine, quelques exemples pratiques dans l'hybridation des iris.
La livraison aura peut-être un peu de retard pour cause d'A.G de la SIB,  dont nous reparlerons

jeudi 20 septembre 2012

Travaux d'automne

Un long silence

Plusieurs mois sans une seule publication méritent quelques mots d'explication.
Contrairement à ce que j'espérais, Erwinia "bouffe-carottes" (Erwinia Carotovora) ne m'a pas laissé de répit et a infecté de nouveaux massifs, ce qui m'a obligé à un important travail dans le jardin, achevé hier.
Ça n'a pas contribué à me réchauffer le moral et les péripéties face à cet ennemi rapproché m'ont fortement interpellé. Dans un blog qui est censé fournir des conseils sur la culture des iris, que dire qui ne sera pas invalidé par l'amer constat des échecs, quelques jours ou quelques semaines plus tard. J'y reviendrai plus loin…
J'avais entrepris aussi une réflexion sur la génétique et l'hybridation des iris, mais j'avais sous-estimé le travail à accomplir avant d'en maîtriser les arcanes. Le temps du Lycée est loin et quand je l'ai quitté, l'enseignement n'avait pas encore intégré l'existence de l'ADN…
J'essaierai la semaine prochaine de livrer quelques pistes utiles. Cette semaine quelques remarques pratiques sur les travaux à effectuer au jardin et un état des lieux face à la lutte contre la pourriture bactérienne.

Que faire aux iris en cette fin d'été ?

Terminer les plantations si ce n'est déjà fait

Dans les régions les plus clémentes, on peut encore planter les nouvelles acquisitions, sans trop tarder, car il faut qu'avant les gelées les plants aient eu le temps de s'enraciner.
Penser à les arroser de temps en temps jusqu'à reprise, à les étiqueter soigneusement, et à recopier sur un cahier le plan de plantation : une étiquette peut être dérangée par une taupe, un chat (c'est le sport préféré du gentil greffier de mon voisin) ou encore un enfant.
Ici, c'est fini, provisoirement : les nouveautés ont été installées sur un emplacement provisoire (hélas un peu étroit) en attendant de les installer à leur emplacement définitif l'an prochain (plantation en quarantaine de précaution)


Nettoyer les massifs
Enlever les feuilles sèches en les tirant doucement. Si elles ne viennent pas toutes seules, les couper au sécateur. En tout état de cause, éviter de blesser le rhizome.
Couper les feuilles tachées et seulement celles-ci. La question est souvent posée sur les forums : faut-il couper les feuilles ? La réponse est : non si elles ne sont pas tachées, car le feuillage participe à la photosynthèse qui contribue à la croissance de la plante. On se contentera donc d'éliminer les feuilles trop tachées et plus simplement de les couper au dessus de la dernière tache (de fait on obtient une coupe en éventail)
taille des feuilles tachées 

Désherber

Enlever les mauvaises herbes, car elles constituent un refuge à parasites et nuisibles de toute sorte.
Eviter le round-up et le glyphosate en général qui risque de compromettre la floraison si une goutte atteint le rhizome (monstres). Utiliser la main ou les outils de binage.
Une fois le terrain propre, si l'on n'a plus l'échine souple et (ou) si la surface à désherber est importante, on peut utiliser un désherbant comme le Sencoral qui empêche la germination des dicotylédones. Mais pour qu'il soit efficace, ce produit suppose qu'il pleuve. Par temps sec et sans arrosage ça ne sert à rien.

Traiter si nécessaire

Un traitement à la bouilie bordelaise préviendra les taches du feuillage (hétérosporiose) et aidera (peut-être) à lutter contre les bactéries pathogènes qui n'aiment pas le cuivre.
Précisons que la bouillie bordelaise est acceptée en agriculture biologique…

Donner à manger à ceux qui ont faim

La question des engrais a fait l'objet de débats animés sur le forum de la SFIB. C'est volontairement que nous avons choisi le titre ci-dessus.
La question n'est pas théorique mais pratique. Si votre sol est suffisamment nutritif et si vos iris ne souffrent pas de sous-alimentation, inutile d'en rajouter. Dans ce cas, on se contentera d'aérer le sol par un griffage superficiel et c'est tout. Les rhizomes en "poussant" vont chercher d'eux-même la nourriture dont ils ont besoin, dans  un sol qui n'est pas épuisé.
Avant de déverser des quantités d'engrais (organiques ou chimiques), il faut connaître la nature du sol et comprendre les besoins de ses plantes.
L'iris pour croitre a besoin de potasse qui contribue à l'accumulation des réserves dans le rhizome. Il a aussi besoin de phosphore pour bien fleurir. Sur les sacs d'engrais, ces deux  constituants sont désignés par des lettres (P pour le phosphore, K pour la potasse). Faut-il aussi apporter de l'azote (N), un constituant qui aide à la pousse des feuilles ? On répond généralement "non". Et on a tort. On a tort, parce qu'on ne peut être systématique. Cela dépend de la nature du sol, de sa teneur en matières organiques. Un sol sableux nécessitera un apport d'azote alors qu'un sol argileux et humique n'en n'aura sans doute pas besoin. L'azote parce qu'il aide à la pousse des feuilles a son utilité : les feuilles sont indispensables à la photosynthèse qui permet à la plante d'accumuler les réserves. Avec des feuilles rachitiques, la plante se développera mal.
Mais tout est affaire de mesure : " Rien de trop" ( Meden Agan (μηδὲν ἄγαν)) disaient les Grecs anciens qui avaient inscrit cette devise sur le fronton du temple d'Apollon à Delphes. 
A trop "bourrer" ses iris d'azote, on favorise la pourriture bactérienne (Erwinia en raffole), au mieux un excès d'azote favorisera la pousse de feuilles au détriment de la floraison. 

Certains disent : je n'utilise pas d'engrais, je fais simplement un apport de terreau ou d'or brun". Mais certains terreaux sont riches en azote et particulièrement les terreaux enrichis en Or Brun, ainsi présenté sur le site de la marque : "Regorgeant d'azote, de phosphore, potasse, fer, calcium, magnésie, oligo-éléments, acides humiques et micro-organismes, il améliore les caractéristiques agronomiques du sol en nourrissant, régénérant et restructurant la terre."
Attention donc à l'apport caché d'azote ! Mais si votre sol en a besoin, cette solution en vaut bien d'autres.

Une saison en enfer

Résumé des chapitres précédents 

Cette année, nous avons ici, tout connu, gel précoce, grele, hétérosporiose, pourriture bactérienne à épisodes multiples, insectes, etc.
Les pertes ont été sévères (près de deux cents pieds dont une cinquantaine de variétés anciennes ou pire encore, très récentes) et les soins pas toujours concluants (180 iris mis en pot après curage, javellisation et sèchage). Voir les rubriques des livraisons précédentes.
Mon hôpital : le "Val de Grâce"
Bilan

Le constat est un peu alarmant. la bactérie a montré des signes de résistance au bain javellisé. Le traitement de certains rhizomes (les plus récents et les plus chers) avec une pommade antibiotique (à titre d'essai et en pot, donc sans risque de dissémination) n'a pas toujours donné de résultat.
L'analyse des conditions d'apparition et de développement de la bactérie a défié toutes nos certitudes. Ni l'exposition, ni le sol, ni l'azote ni les engrais en général n'ont permis d'expliquer la généralisation de l'infection dans des conditions très différentes de sol, d'exposition ou d'apport d'engrais. (Même en pot, dans un terreau stérile en exposition ensoleillée)…
Cela nous laisse perplexe et nous amène à nous interroger sur une dangerosité plus grande de la bactérie devenue plus résistante que parle passé.

La recherche de remède n'aboutit pas pour l'instant (en l'absence de solution antibiotique, interdite dans l'U.E.). Mon enquête auprès des producteurs de légumes sensibles à ce fléau (carottes, pommes de terre) n'a rien donné : ils jettent les tubercules ou racines touchées et changent de terrain l'année suivante). Les ouvrages qui traitent des maladies de l'iris ou des tubercules en général conseillent d'arracher et de bruler. Les pistes d'avenir sont :
•la découverte d'un virus bactériophage. Les virus possèdent en effet la particularité de percer la membrane de la bactérie et de la tuer ou de la rendre inoffensive. Si on a trouve le phage d'Echerichia Coli, on n'a pas, à ma connaissance effectué de telles recherches (ou pas abouti) avec Erwinia. Les enjeux économiques et humains ne sont pas les mêmes. On peut le comprendre.
•le génie génétique : Une modification du génome de l'iris par introduction d'un gene de résistance à la bactérie. Mais l'iris, on l'admettra,  n'est pas une priorité, le cout étant de surcroit  prohibitif. En outre, est-ce vraiment utile de jouer ainsi avec la nature ?

Les semis n'ont pas été nombreux, la pluie de printemps ayant empêché les fécondations. Quatre capsules ont donné une quarantaine de graines. Espérons que parmi celles qui germeront se trouvera l'iris dont je rêve.

En ce moment la sécheresse sévit : 2 mm d'eau en un mois et demi. A plus de 5 € le m3, il n'est pas question d'arroser. Donc, pas de remontée. On se contente des roses qui, plus généreuses que nos fleurs préférées ont la bonne idée de nous donner le spectacle de leur beauté :

Scepter d'Isle Rosier anglais d'Austin