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mardi 29 novembre 2011

Adopter des spurias

Marylin Holloway

Le faible place réservée aux spurias dans nos jardins ne cesse de susciter chez moi étonnement et interrogations. Pourquoi la plupart des catalogues des producteurs ignorent-ils cette plante si gracieuse et de culture si facile,  et qui, fleurissant plus tard que les grands barbus prolonge de quinze jours au moins le plaisir d'iris ?

Comme un barbu sans barbe…


Origine


 Les spurias font partie de la grande famille des iris sans barbe ou "apogons" [ce qui signifie en grec la même chose] comme les iris de Sibérie ou notre iris national l'iris pseudacorus.
Les spurias appartiennent à une sous-famille du genre des iris : Limniris.


William Curtis in The Botanical  Magazine
Particularités


C'est un iris de grande taille (1,30/1,50 m) aux feuilles étroites et élancées qui forme rapidement d'imposantes touffes.
Les tiges florales portent des boutons qui s'ouvrent successivement. Quelquefois une tige peut porter plusieurs boutons ouverts en même temps. D'une grande élégance les spurias forment de splendides bouquets.

Touch of Lace (Photo Jérome Boulon sur le site de la SFIB)


Des soins de culture particuliers pour une floraison assurée


      • l'exposition : une exposition ensoleillée est préférable, mais les spurias peuvent se contenter d'une demi-journée de soleil et d'une ombre légère

      • le sol : les spurias ne sont pas des "iris d'eau". Ils demandent un sol bien drainé, neutre à légèrement alcalin, plus consistant que sableux et surtout fertile. Les iris resteront en place une dizaine d'années, il ne faut donc pas leur mesurer la nourriture.

       • la plantation : La meilleure période pour les planter est sans doute le mois de septembre, avant que la plante n'ait "fait" ses nouvelles pousses (on peut planter plus tôt dans les régions froides, afin que la plante soit enracinée avant l'hiver). C'est le moment de diviser les vieilles touffes. Utiliser pour cela un griffe ou un croc à pommes de terre, détacher les rhizomes de la périphérie avec un couteau solide ou mieux avec un sécateur (le rhizome est assez dur). Conserver le maximum de racines qu'on évitera de couper. Qu'il s'agisse de rhizomes issus de division ou de rhizomes achetés chez un professionnel, la règle est la même : "sitôt reçu, sitôt planté", sinon les racines risquent de se dessécher et l'iris d'en mourir. Si on n'est pas en mesure de planter tout de suite, il convient de garder le rhizome dans un sachet plastique avec de la tourbe humide.
On préparera donc le trou de plantation à l'avance en incorporant l'engrais (fumier, engrais composé mais aussi un bon engrais organique à décomposition lente comme la corne broyée).
À la différence des"iris de jardin", les spurias doivent être recouverts de 2 à 3 cm de terre environ.
Ne pas oublier d'arroser abondamment, même s'il pleut, pour tasser la terre et éviter les poches d'air, puis de façon régulière jusqu'à la reprise.


      • l'entretien : il faut veiller les deux premières années surtout, à ce que la plante ne manque pas d'eau pendant les périodes de sécheresse. Pour le reste l'entretien se borne à enlever les feuilles sèches en été, à couper les tiges florales fanées (pour éviter les semis spontanés) et à distribuer un peu d'engrais au début du printemps et à l'automne (une poignée autour de chaque touffe). Pour autant qu'on évite l'excès d'azote, les spurias ne sont guère sujet aux maladies, les feuilles sont rarement tachées, ce qui fait que, même défeurie, la plante garde un intérêt décoratif.




Les spurias aujourd'hui


Les espèces


Les spurias actuels sont le résultat d'hybridations à partir des différentes espèces : iris spuria maritima, iris orientalis, iris ochroleuca.

Iris spuria maritima (Photo David Delon Wikipedia)

Iris Spuria Orientalis (Photo Denis Prévôt (Wikipedia))











'Always A Mystery' (Anna & David Cadd, R. 2002). Photo TWiki


les variétés modernes


A l'issue de croisements multiples entre espèces, puis entre hybrides, les producteurs ont amélioré la forme, la floribondité et crée de nouvelles couleurs. Au blanc et jaune et au bleu dominants, sont venus s'ajouter le rouge, le bronze, le rose et toutes les nuances de bleu renforcées par la couleur du signal (la tache sur les sépales)










Photo J. Boulon (sur le site de la SFIB)
Les producteurs Français se font peu frottés à l'hybridation : à la fin des années 1980, Pierre Anfosso (Iris enProvence) a crée plusieurs beaux spurias (qu'on peut encore admirer sur le blog de Laure Anfosso : http://iris-en-provence.fr/?cat=44 ). Malheureusement, à ce jour, ils ne sont plus commercialisés.
Lawrence Ransom (Iris au Trescols), dont on connait la rigueur et l'exigence, a mis à son catalogue cette année trois obtentions issues d'un croisement avec pour mère Iris ochroleuca Gigantea, une espèce de taille impressionnante et pour pères des des iris isus de graines provenant du jardin du Dr Segui.
Le résultat est plutôt une réussite, qu'on en juge : 
Eclatant (Photo L. Ransom)


André Cavaillé (Photo L. Ransom)

Bienvenue (Photo L. Ransom)

Où trouver des spurias ?


En France :


On trouvera les trois variétés ci-dessus chez Iris au Trescols ( http://iris.au-trescols.net/wp2/ ).

Le catalogue de Richard Cayeux ( http://www.iris-cayeux.com/index.php ) offre quant à lui une dizaine de variétés issues de producteurs américains.

Les "Iris du moulin de Kervin" en Bretagne : (http://iris-de-bretagne.imingo.net/) en proposent 6, la plupart dans les tons bruns.

Chez "Senteurs du Quercy" (ttp://pack.aspeco.net/pepiniereiris/1594/boutique/col394/iris_spuria394.htm)
 on trouvera  Marilyn Holloway, Sierra Nevada, Ila Crawford
Aux Pays-Bas
Chez Marianne Joosten (http://www.kwekerij-joosten.nl/text/index1.html) ['catalogus' puis 'iris overidge'] cinq variétés : INNOVATOR, HIGHLAND LAVENDER, JUBILANT SPIRIT, MISSOURI BEAUTY, NORTHERN MOSE 


Aux Etats-Unis :


Les hybrideurs américains sont les plus productifs et, en la matière, donnent le ton. Une société d'amateurs, la SIS [Spuria Iris Society] ( http://www.spuriairis.com/index.htm) propose, outre une intéressante galerie de photos, une liste des producteurs avec indication de leur site.

A noter qu'il est possible, si la demande est suffisante, de participer aux commandes groupées de la SFIB (seule condition : être adhérent). Cette solution permet de partager les frais conséquents des certificats phytosanitaires et de ne pas s'encombrer des formalités d'importation. Ce qui rentabilise avantageusement l'adhésion à la SFIB qui offre par ailleurs de nombreux autres centres d'intérêt. (http://www.iris-bulbeuses.org/ )






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