Rechercher dans ce blog

jeudi 23 février 2012

Photographier les iris

Pour faire de "bonnes photos"d'iris…

La constitution du listing de la SFIB amène à s'interroger sur la nécessité de fournir, en regard de chaque iris, des photographies qui renseignent sur celui-ci. La réflexion est embryonnaire. Je voudrais essayer d'apporter dans ce blog quelques éléments d'information.

Il est beaucoup plus facile aujourd'hui de réussir de bonnes photos, grâce au numérique qui permet de faire plusieurs choses essentielles :

     -maitriser les réglages
     -faire plusieurs photos d'un même sujet sans que cela ne coûte rien
     -voir immédiatement le résultat de la prise de vue et pouvoir éventuellement enrefaire d'autres.

Encore faut-il avoir deux outils incontournables : un appareil photo, avec un minimum de possibilités
un œil averti, sans lequel l'appareil le plus performant n'est rien. En un mot pour prendre une bonne photo, il faut d'abord savoir regarder. C'est le photographe qui fait la photo, pas l'appareil, même si …

Les appareils photo.

Il en existe un nombre considérable : depuis l'appareil incorporé au smartphone, jusqu'aux mythiques appareils professionnels à quelques milliers d'euros (optiques non comprises). Le choix est d'abord question de moyens et l'amateur lambda n'aura pas besoin d'un Hasselblad H3D à 25000 $.

Plusieurs pistes : le nombre de pixels du capteur. Si un nombre élevé de pixels garantit (théoriquement) une meilleure définition de l'image, en réalité ce n'est pas aussi simple. Déjà avec 12 megapixels, on est à peu près certain d'avoir un résultat correct.

La qualité de l'optique joue évidemment un rôle. On n'obtiendra pas la même qualité avec un "caillou" bas de gamme et une optique type Leitz. Mais globalement, la plupart des appareils disponibles sur le marché permettent de photographier correctement une fleur. Pour les détails les plus intime et les plus fins, un système macro sera nécessaire. A noter que sur un petit compact comme le Panasonic TZ 22, la fonction "macro" est disponible d'emblée et ceci pour  un prix  très raisonnable, et donne des résultats acceptables comme ci-contre (deux photos prises par mon épouse à l'occasion des gelées de ces derniers jours):

cristaux de gel sur pomme en décomposition (miam). Photo C. Raffaelli
aiguilles de glace (pipkrakes) sur graines d'anèmone du Japon (photo C. Raffaelli)



Ensuite, le format sous lequel sont enregistrées les images. Le format le plus courant et quasiment universel est le format JPEG. Il faut savoir que ce format a subi d'emblée une compression. Un algorithme de compression supprime les pixels contigus répétitifs pour fournir une image moins lourde, donc moins gourmande en mémoire. Mais plus le taux de compression est élevé, plus la perte d'informations est importante (et donc la capacité de retouche limitée). Quand on pourra (là encore, la qualité se paie) on choisira un appareil qui permet d'enregistrer l'image en format RAW. A la différence du JPEG, ce format ne subit aucune compression. C'est un peu l'équivalent du négatif argentique : sur le fichier, toutes les informations reçues par le capteur sont conservées, ce qui permet des possibilités de post traitement et de retouches bien plus importantes.

Il y a enfin la "touche" propre à chaque marque et à chaque type d'appareil. D'entrée de jeu, le JPEG incorporera des équilibres (densité, colorimétrie, température de couleur) propres à la marque, ainsi que des "programmes" qui (théoriquement) font les réglages à votre place (paysage, portrait, temps nuageux, soleil, ombre, etc). Souvent, c'est plutôt bien, mais quoi qu'en disent les pubs, l'appareil ne fera pas la photo tout seul !

Leçon n° 1 : Le cadrage

On constate en regardant les photos dans certains catalogues (tellement moches qu'elles donnent plutôt envie d'acheter des œillets d'Inde, c'est dire…) ou sur Twiki, que le photographe n'a pas pensé au cadrage et a pris sa photo en plongée. Tous les exemples ci-dessous sont tirés de ma photothèque, ce qui prouve que les donneurs de conseils ne sont pas exempts d'erreurs :




Cette photo souffre de plusieurs défauts :
          -le cadrage est mauvais : la fleur a été photographiée "en plongée" (vue d'en haut) ce qui l'écrase et accentue l'effet pendant des sépales)
          -le cadrage valorise le fond (la terre), ce qui n'est pas particulièrement heureux
          -le contraste est faible, ce qui donne un air pâle à la photo.

Pour le cadrage, on ne peut pas faire grand chose, mais pour le reste, les logiciels de retouche d'image permettent de faire quelques corrections :


On a recadré horizontalement, ce qui diminue l'effet du fond, et donné de la densité à l'image en rehaussant les tons clairs. (Ceci est possible parce que le fichier dispose des informations nécessaires). On a amélioré la netteté avec un filtre d'optimisation.

La photo d'iris la plus flatteuse doit être prise de face, centrée sur un sépale, les yeux au niveau de la fleur (et oui, il faut se mettre au niveau de ce qu'on photographie), la mise au point doit se faire sur la barbe (comme elle se fait sur les yeux dans un portrait) :


On voit sur cet exemple que la prise de vue au niveau de la fleur souligne l'étalement des sépales et donne un aspect plus gracieux à la fleur (ce que j'appelle "l'effet papillon")

Mais on peut préférer ne pas centrer la photo sur un sépale pour faire apparaître de façon plus nette une particularité de la fleur.

Ainsi ces deux photos de 'Conjuration' où l'objectif est de mettre en valeur les éperons :



S'il s'agit de constituer un fichier exhaustif, dans le but de favoriser l'identification (pour tous ceux qui ont chez eux un iris dont ils ne savent plus très bien qui il est), il faudrait rajouter une photo de la base des feuilles et un éclaté de l'iris (photo d'un sépale arraché à la fleur permettant de voir les marques à la gorge) ou à défaut une photo rapprochée de la gorge et des barbes comme dans l'exemple ci-dessous :




La semaine prochaine : "la prise de la lumière" et la restitution des couleurs.
Nous aborderons par la suite, plus en détail, le post traitement des images à l'aide des logiciels de retouche du commerce.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire