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jeudi 2 février 2012

Les iris en "Sibérie"


Les iris et les grands froids

Le froid et la neige ont fait leur apparition. Ce qui en soit n'est guère étonnant. Un hiver avec de la neige, pensez donc ! Un hiver avec des températures négatives, quelle originalité !
Pourtant, la météo de cet automne-hiver nous pose quelques problèmes, moins à cause du froid que de l'étonnante douceur qui l'a précédé.
En effet, la pousse printanière des iris avait commencé. Certains plants ici ou là présentaient déjà des boutons floraux. Ici les pivoines arbustives commençaient à ouvrir leurs bourgeons, les premières fleurs de viburnum s'ouvraient. Les camelias étaient couverts de fleurs. Une vraie folie au mois de janvier.
Et les semis d'iris ! Déjà pour certains des pousses de 15 à 20 cm !

Que va-t-il arriver ? Que faut-il faire ?

En fait, les plantes s'adaptent autant qu'elles le peuvent aux variations météorologiques. Le froid brutal stoppe la croissance et ce n'est pas bien grave. Les plants en bouton sont plus gravement menacés. A coup sûr, le gel tuera la promesse de fleur. Peut-on faire quelque chose ? Abriter sous un voile d'hivernage ? Peut-être si le froid n'est que passager. Autrement, il faut prendre son parti de la chose, couper la tige florale pour éviter la pourriture, susceptible de gagner le rhizome.
Pour les semis, il aurait fallu rentrer les plus fragiles, abriter les autres (serre froide, chassis, voile d'hivernage, plastique à bulles) mais éviter de les rentrer dans une pièce chauffée (risque de pourriture).

Le froid passé, la croissance reprendra de plus belle, la couverture neigeuse représentant de surcroit une protection contre le gel et un apport en azote (engrais "coup de fouet"). Donc plus  de peur que de mal la plupart du temps.
Pour les iris d'eau, du moins ceux qui ont leur rhizome immergé, il vaut mieux éviter que ne se forme une couche de glace, même si l'on a vu souvent les iris y survivre. Je n'en ai pas l'expérience, mais certains utilisent des copeaux de bois, d'autres saupoudrent avec de la cendre…
Communiquez nous vos propres expériences en la matière

Les iris préférés des amateurs (suite)

La décision de la SFIB de constituer un répertoire des iris détenus par ses membres dans le but de favoriser les échanges (voir le blog du 19 janvier) présente en outre plusieurs intérêts :
          -la possibilité de connaître l'état des lieux : quels sont les iris les plus présents dans les collections?  quels sont ceux qui, hier encore admirés, en ont à peu près disparu ? Quels sont ceux qui ont résisté et pourquoi ?
          -la possibilité d'un conservatoire (virtuel) des iris que la pratique des échanges devrait contribuer à consolider (avec pour limite la surface de terrain disponible). On constate en effet que certaines variétés "historiques" ont pratiquement disparu et n'ont même pas été conservées par les maisons qui les avaient créées. On constate aussi le renouvellement des collections. On y reviendra. Mais souvent, les collectionneurs étant parfois agés, les collections ne survivent pas à leur disparition.
     
"La mode, c'est ce qui se démode" (Jean Cocteau)

Qu'est ce qui fait que des iris autrefois populaires ont quasiment disparu des collections ?
Certes il reste encore chez les collectionneurs 'Accent' (Buss 1953), un iris increvable d'une vigueur étonnante, mais d'une forme qui accuse son âge :



Accent (Photo TWiki)
ou encore 'Wabash' (Mary Williamson 1936) très répandu et commercialisé par à peu près toutes les maisons de vente par correspondance (encore aujourd'hui, par certaines qui n'ont guère renouvelé leur catalogue…). Il fut célèbre à juste titre, par sa forme originale pour l'époque et son coloris éclatant. Au lieu d'avoir les sépales en oreille de cocker, il les avait joliment étalés. Le contraste vif de cet amoena entre les pétales d'un blanc presque pur et les sépales d'un violet bleu assez foncé produisait un effet très lumineux renforcé par la barbe citron et la fine bordure blanche autour des sépales. Il reçut alors la médaille de Dykes en 1940.
Wabash (Photo TWiki)
A noter que cet iris fait souvent l'objet de fausses identifications, souvent confondu avec 'Bright Hour' (Douglas 1949) qui lui ressemble fortement, mais n'a pas, à la différence de Wabash, la base du feuillage pourpre (ce qui est un critère d'identification bien utile !)


On constate aussi le succès persistant de 'Patina'(Keppel 1978) , un plicata jaunâtre assez résistant. Personnellement je n'ai pas d'attirance particulière pour les plicatas et encore moins pour les plicatas à fond jaune. Ce n'est pas une raison pour mésestimer le travail remarquable dans ce domaine de ce génial hybrideur qu'est Keith Keppel !


Patina (Photo Twiki)




Les remontants c'est bien vu, et pourtant…

On remarque la présence de remontants méritants comme Rosalie Figge, Autumn Circus, Autumn Echo, Best Bet, Blatant, Earl of Essex, Lady Friend, mais très peu possèdent un remontant fidèle comme Belvi Queen (Jensen 1976) et peu Lugano, un des plus anciens du genre.
Belvi Queen fleurit chez moi fidèlement et cette année il a fleuri pour Noel. Mais il est vrai qu'il peut ne pas plaire à tout le monde, ne serait-ce que par sa forme un peu dégingandée !
Belvi Queen(Photo TWiki)



On apprécie d'autant plus la beauté de forme de Rosalie Figge (Mc Khnew 1993), sa couleur vibrante et sa régularité de floraison :
Rosalie Figge (Photo TWiki)

Le temps manque pour poursuivre cet inventaire qui réserve encore de belles surprises. La semaine prochaine, nous reviendrons sur les stars du moment et les pépites des collectionneurs.






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