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jeudi 16 février 2012

Bilan de l'épisode glacio-nival


Le froid et la neige dans nos jardins

La vague de froid et de neige serait, selon la météo, terminée.
Ce n'est pas tant les températures qui posent problème (pensez donc, du froid en hiver ?), mais le moment et la durée. Ce froid est survenu tardivement, après une période particulièrement douce où la végétation commençait à repartir. Et surtout, ces températures extrêmes (-15 ° C ici) ont persisté une quinzaine de jours. Un record. Même en 1985, où les températures avaient été très basses (-18°), le froid n'avait pas, ici en tout cas, duré aussi longtemps. La Loire charriait de gros glaçons !




Quel constat peut-on effectuer ?

Le froid est dur aux faibles

L’examen de mon "infirmerie" confirme cette vérité : un sujet faible ou malade résiste mal aux attaques de la neige et du froid : les iris replantés en pot et qui avaient été soignés pour pourriture bactérienne ne semblent pas avoir aimé les basses températures et le rhizome nettoyé et curé semble spongieux.


Certains semis encore tout petits (quelques cm) ont souffert, d’autres non. Pourquoi ? Je ne sais pas.
Des iris replantés en pot en décembre (le rhizome mère avait pourri, mais les pousses latérales étaient saines) ont été vivement saisis par le gel et les feuilles ont vraiment mauvaise mine.

Mais les plus en avance ont aussi souffert.

On rapporte que dans la Grèce archaïque, Périandre, le tyran de Corinthe avait envoyé auprès de son homologue Thrasibule, tyran de Milet  un de ses fidèles pour l’interroger sur la façon de sortir de la crise que connaissait la société corinthienne.
Le tyran emmène le messager dans un champ de blé et lui demande d’observer ce qu’il fait. Il coupe alors tous les épis qui dépassent. La leçon était claire et porteuse d’égalité.

Ainsi dans mon jardin, les iris les plus en avance et qui avaient imprudemment poussé de nouvelles et tendres feuilles ont été frappés par le gel. Les feuilles décolorées sont pliées, comme ces poireaux qu‘on montre aux informations régionales pour justifier le doublement de leur prix. Certains spurias de même. Le froid, grand égalisateur des conditions ?




Des dégâts substantiels au jardin

En dehors du jardin d’iris, les dégâts à la végétation sont assez importants :
Le céanothe repens repartira-t-il du pied ? Ses branches trentenaires ont beaucoup souffert. Les différentes sauges n’ont pas aimé le froid et la neige, non plus que l’olivier, fraîchement planté en pleine terre [avec le réchauffement climatique, disait-on, il devient possible de cultiver ces arbres en plein champ] et pourtant protégé par un voile d’hivernage.
Les camelias, pourtant déneigés ont durement subi la morsure du froid.



 Mais le spectacle le plus navrant est celui des héllébores, alors en fleurs et dont toutes les tiges ont été  « sciées » par le gel.



Pour le reste, il faudra attendre le printemps pour savoir ce qu’il restera des alstroemerias, de la collection d’hydrangeas, des agapanthes etc.
 Une lueur d'espoir quand même : cette touffe de cyclamen de l'ile de Cos (cyclamen coum) est ressortie indemne :


La liste des iris des adhérents de la SFIB enfin terminée !

C’est terminé ! Enfin !
Du moins pour les grands iris. Mais c’est très avancé pour les autres (iris nains, intermédiaires, de bordure, mais aussi spurias, ensata etc…)
Ce sont à peu près 8000 variétés (dont plus de 5000 grands iris) qui pourront nourrir les transactions des adhérents de la SFIB. Une initiative sans équivalent à ma connaissance dans l’"irisdom" !

La polémique

À ce sujet, une polémique a surgi : fallait-il indiquer la date de commercialisation ou la date d’enregistrement de l’iris auprès de l’AIS. Le choix qui a été fait de la date de mise sur le marché a été discuté et est discutable. Il est vrai que l’enregistrement est un acte officiel qui devrait servir de référence. C’est le point de  vue de notre ami  Sylvain. J'incline à penser qu'il a plutôt raison.

En fait les choses ne sont pas aussi simples. Voici pourquoi : si la plupart des iris sont commercialisés l’année de leur enregistrement, il en va différemment pour d’autres.
Certains hybrideurs ont commercialisé leurs iris sans prendre la peine de les enregistrer. Et quand cela a été fait, ce fut parfois jusqu’à 10 ans plus tard ! A l’inverse, certains iris dûment enregistrés n'ont été mis sur le marché que beaucoup plus tard. Quelle date retenir ? 
L’AIS dans sa grande sagesse, indique les deux dates et peut-être eut-il été nécessaire de le faire.

Quelle importance dira-t-on ?

La date est une indication d’un moment d’une évolution dans la longue course à l’amélioration des lignées et il est utile que le collectionneur, l’hybrideur, ou tout simplement l’acheteur sache à quelle « génération » appartient l’iris qu’il se procure. Pas sûr que les dates lui fournissent vraiment la réponse.
Lorsqu’un petit hybrideur lambda (comme vous et moi) fait enregistrer une de ses obtentions, il a eu souvent à cœur d’utiliser du matériel génétique récent. Il ne viendrait pas à l’idée aujourd’hui de marier ‘Rococo’ avec 'Babbling Brook', si l’on veut produire quelque chose de nouveau. Aussi lorsqu’est commercialisé un iris qui a été enregistré 10 ans plus tôt, on peut estimer que le matériel génétique offert n’est pas de toute première fraîcheur.

Ce problème peut aussi se rencontrer avec les grandes maisons qui vendent chaque année plusieurs centaines de milliers de rhizomes. Prenons l’exemple de la maison Schreiner’s qui reste aujourd’hui, après la disparition de Cooley’s Gardens, la principale entité commerciale en la matière. La nouveauté qui est mise sur le marché en 2012 aura dû, au préalable, être multipliée a des milliers d’exemplaires pour faire face à la demande. Comme la seule forme de multiplication utilisée aujourd’hui est la multiplication végétative (pas de culture in vitro pour les iris) et que dans des conditions optimales de sol et de culture on peut avoir 4 rejetons par rhizome et par an, il faut compter au moins 5 ou 6 ans voire plus pour pouvoir lancer la commercialisation d’une nouveauté. Le petit hybrideur ou la petite maison de commerce pourra produire beaucoup plus rapidement, la demande étant moindre. Je me demande si ce n’est pas ce qui explique le retard que semblent avoir pris les Schreiner’s par rapport à d’autre hybrideurs comme Black et Johnson ou Barry Blyth.

Voilà sur cette question. Bien sûr le débat reste ouvert. Les auteurs du listing sont prêts à faire aussi figurer la date d’enregistrement s’il y a suffisamment de bonnes volontés pour reprendre le travail sur les 8000 noms de la liste.

Pour terminer sur une note gaie, ce bel iris qu'est  'Carnival Ride' (Ernst 2002) qui joue un grand rôle en tant que géniteur dans les lignées très à la mode aujourd'hui des iris bordés d'une fine bande dorée :

Carnival Ride (Photo TWiki)




5 commentaires:

  1. Peut-être faut-il faire figurer la date d'enregistrement pour les iris américains (qui sont en général commercialisés presque aussitôt) et la date d'inscription dans un catalogue pour les variétés non-américaine. Mais que choisir pour les variétés qui ne sont jamais commercialisées (fréquentes dans les productions d'amateurs) ?

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    1. Et pour corser la chose, que faire pour les variétés qui ne sont ni enregistrées ni commercialisées, mais simplement échangées ? Et qui sont parfois digne d'intérêt !

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  2. Sur un catalogue ou site d’un producteur on met l’année d’introduction sur le marché. Par contre pour un registre officiel, comme les Checklists de l’American Iris Society, ou l’Iris Encyclopedia de l’AIS, ce sera l’année d’enregistrement qui suit le nom de l’obtenteur. En fin de description on met l’année d’introduction ainsi que le nom de la pépinière qui l’a mis sur le marché en premier. C'est ce que je pense être le mieux.
    LR

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    1. Sur TWiki (l'Encyclopedie de l'AIS), la première date qui figure est celle de l'introduction. La date d'enregistrement figure après le nom de l'hybrideur.
      Exemple :
      (TB) 'Cocktail Hour' 1984, Dunn 'Cocktail Hour' (R. Dunn, R. 1982).

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  3. Mea culpa, en effet! Je n'avais pas fait la différence. Quelques corrections à faire maintenant!
    LR

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