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jeudi 12 janvier 2012

les nouveautés de l'année


Les catalogues nouveaux sont arrivés

De la même manière que les fashion victims se précipitent depuis ce mercredi sur les soldes, les mordus de l'iris se jettent sur les catalogues d'iris (pour l'essentiel en provenance des E.U.) pour nourrir leur passion des éblouissantes nouveautés.
Grâce à la SFIB ( www.iris-bulbeuses.org) il est possible pour les adhérents de commander en groupe en bénéficiant de tarifs avantageux. Pour autant faut-il se ruer sur sa carte bleue et acheter à prix d'or n'importe quoi au vu d'une seule photo ? C'est à cette délicate et douloureuse question qu'il va falloir ici répondre. Réponse qui n'engage que moi, tant il est vrai que la passion a ses raisons que la raison ne connaît pas !

Les nouveautés 2012

Les catalogues commencent à arriver dans les boites et sur le net.


Aux Etats-Unis, Keith Keppel, http://www.keithkeppeliris.com/gallery.html


Keith Keppel est un des 5 ou 6 plus grands hybrideurs mondiaux. Ses créations sont toujours un choc et "plicataman" comme il se surnomme a embelli de nombreux jardins de par le monde.


Joe Ghio http://montereybayiris.org/ghio11.php a aussi marqué l'histoire du monde des iris. L'acclimatation est réputée difficile. Pour ma part,  je ne l'ai pas constaté.
Seules pour l'instant ses introductions de 2011 sont visibles sur le site, mais elles méritent le coup d'œil :




Black et Johnson, les valeurs montantes, créateurs inspirés ont introduit quelques beautés. On peut consulter le catalogue sur le site de la SFIB : http://www.iris-bulbeuses.org/jpg/Mid-America-Garden/mid-america-garden-2012.pdf.


La couverture (ci-dessous) donne un aperçu des tentations qui vous attendent et du travail de Tom Johnson
Daring Deception (couverture du catalogue Mid-America)

En Europe, Anton MEGO, le génial hybrideur Slovaque, introduit cette année quelques croisements prometteurs  que notre ami Loïc a publiés avec d'auttres dans sa galerie de photos http://www.flickr.com/photos/loic_tasquier/sets/72157623306122704/with/6678424029/


Royal Sunset Photo A. Mego (avec l'autorisation de Loic Tasquier)





Sweet Victoria Photo A. Mego (avec l'autorisation de Loic Tasquier)


Enfin signalons, chez les "sans barbe", la parution du catalogue de l'hybrideur allemand Tamberg, spécialiste des hybridations interspécifiques : http://www.tamberg.homepage.t-online.de/homep36e.htm 





extrait du catalogue Tamberg


Raisons et déraison du collectionneur


Inutile de demander à un collectionneur d'être raisonnable. Il a la collectionnite dans le sang. Ce nouvel iris, il le lui faut. Avez vous vu ces sépales à la bordure dorée ? Il doit avoir de sacré gênes dont je vais pouvoir me servir ! Et celui-ci avec ses pétales frou-froutants comme une danseuse. C'est sûr, je le veux. Rien de nouveau sous le soleil. Rappelez vous l'amateur de tulipes décrit par La Bruyère :


Le fleuriste a un jardin dans un faubourg, il y court au lever du soleil et il en revient à son coucher ; vous le voyez planté et qui a pris racine au milieu de ses tulipes et devant la Solitaire ; il ouvre de grands yeux, il frotte ses mains, il se baisse, il la voit de plus près, il ne l’a jamais vue aussi belle, il a le coeur épanoui de joie ; il la quitte pour l’Orientale, de là il va à la Veuve, il passe au Drap d’or, de celle-ci à l’Agathe, d’où il revient ensuite à la Solitaire, où il se fixe, où il se lasse, où il s’assit, où il oublie de dîner ; aussi est-elle nuancée, bordée, huilée, à pièces emportées ; elle a un beau vase ou un beau calice ; il la contemple, il l’admire ; Dieu et la nature sont en tout cela ce qu’il n’admire point, il ne va pas plus loin que l’oignon de sa tulipe, qu’il ne livrerait pas pour mille écus, et qu’il donnera pour rien quand les tulipes seront négligées et que les oeillets auront prévalu. Cet homme raisonnable, qui a une âme, qui a un culte et une religion, revient chez soi fatigué, affamé, mais fort content de sa journée : il a vu des tulipes.


Alors faut-il se jeter sur son chéquier ou sa carte bleue pour se procurer la nouveauté, si belle en photo?
Une première considération nous retiendra : les nouveautés de l'année coûtent cher ! 50 € la plupart du temps, 30 € pour  un iris de Mego. Leur prix va ensuite en décroissant rapidement. Le prix élevé d'introduction se justifie par le fait que les créations en matière d'iris ne sont pas protégées. L'hybrideur ne perçoit pas, à la différence du rosiériste, un droit sur chaque plant vendu. Le seul moyen de rémunérer la recherche et la création, c'est donc le prix demandé lors de l'introduction.
L'amateur raisonnable (si, si, il y en a) ou moins fortuné (il y en aussi) attendra que l'iris ait fait ses preuves. Car il y a un risque, d'autant plus difficile à accepter que le prix payé a été élevé.
Rien ne dit en effet que l'iris qui fait merveille en Californie supportera bien le climat de nos régions. Combien de rêves ont été déçus ? J'essaye vainement de faire pousser 'Announcement' acheté aux E.U. en 2010. Il se refuse désespérément à pousser, végète lamentablement. 
La chose se complique encore lorsqu'on sait qu'un iris peut pousser ou ne pousser pas bien selon la pépinière dont il provient. Certains collectionneurs qui possèdent le même iris provenant de deux fournisseurs différents ont constaté le phénomène et sa persistance. La sagesse conduirait donc à acheter l'iris acclimaté dans une pépinière du pays et de préférence dans des conditions climatiques proches . 
Seul problème : les pépinières ne commercialisent pas forcément ce dont on a envie et souvent avec beaucoup de retard (le temps nécessaire à la multiplication). Alors il faut accepter de prendre des risques. (limités malgré tout, le cas cité plus haut reste heureusement assez rare) et en payer le prix (mais "quand on aime on ne compte pas" !). 
Les échanges entre collectionneurs (possibles pour les membres de la SFIB) sont toutefois  un moyen de diminuer et le risque et le coût.
Hybrider : une passion dévorante

Un débat a animé le forum d'Iris et bulbeuses sur la question de l'hybridation et d'un possible retour au caractère diploïde des anciens iris lors de fécondation spontanée.
Si hybrider est un geste simple (prélever le pollen d'un iris pour le déposer sur le stigmate d'un autre), développer une stratégie d'hybridation est une tâche plus difficile qui suppose que l'on sache ce qu'on veut obtenir et comment l'obtenir. Il convient donc de connaître l'héritage génétique des parents, ce qui est possible grâce à la check list établie par l'A.I.S. (société américaine des iris). Voici un exemple sur le site de l'A.I.S., qui montre à propos du célèbre iris Conjuration (qui a un grand-père français, le non moins célèbre Condottière de Cayeux) la complexité des croisements effectués pour aboutir aux iris que nous admirons aujourd'hui :

http://aleph0.clarku.edu/~djoyce/iris/conjuration.html


On reviendra prochainement et en détail sur l'hybridation des iris barbus.

2 commentaires:

  1. Bonjour, c'est un blog très intéressant que je découvre ici, félicitations! Et oui il est très difficile de se contrôler à la vue de toutes ces merveilles,les tarifs nous y contraignent malheureusement... Pour ma part je vais privilégier les achats auprès des collectionneurs quitte à devoir attendre deux ou trois ans de plus pour avoir les nouveautés. J'ajoute votre blog à mes liens. A bientôt.

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    1. Bienvenue sur le blog, Jerôme !
      D'accord avec vous. C'est bien pourquoi la SFIB organise une "bourse d'échange" entre ses adhérents .

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