Le froid et la neige dans nos jardins
La vague de froid et de neige serait, selon la météo, terminée.
Ce n'est pas tant les températures qui posent problème (pensez donc, du froid en hiver ?), mais le moment et la durée. Ce froid est survenu tardivement, après une période particulièrement douce où la végétation commençait à repartir. Et surtout, ces températures extrêmes (-15 ° C ici) ont persisté une quinzaine de jours. Un record. Même en 1985, où les températures avaient été très basses (-18°), le froid n'avait pas, ici en tout cas, duré aussi longtemps. La Loire charriait de gros glaçons !
Quel constat peut-on effectuer ?
Le
froid est dur aux faibles
L’examen
de mon "infirmerie" confirme cette vérité : un sujet faible ou malade
résiste mal aux attaques de la neige et du froid : les iris replantés en
pot et qui avaient été soignés pour pourriture bactérienne ne semblent pas avoir
aimé les basses températures et le rhizome nettoyé et curé semble spongieux.
Certains
semis encore tout petits (quelques cm) ont souffert, d’autres non.
Pourquoi ? Je ne sais pas.
Des
iris replantés en pot en décembre (le rhizome mère avait pourri, mais les
pousses latérales étaient saines) ont été vivement saisis par le gel et les
feuilles ont vraiment mauvaise mine.
Mais
les plus en avance ont aussi souffert.
On
rapporte que dans la Grèce archaïque, Périandre, le tyran de Corinthe avait
envoyé auprès de son homologue Thrasibule, tyran de Milet un de ses fidèles pour l’interroger sur la
façon de sortir de la crise que connaissait la société corinthienne.
Le tyran emmène le messager dans un champ de blé et lui demande d’observer ce qu’il fait. Il coupe alors tous les épis qui dépassent. La leçon était claire et porteuse d’égalité.
Le tyran emmène le messager dans un champ de blé et lui demande d’observer ce qu’il fait. Il coupe alors tous les épis qui dépassent. La leçon était claire et porteuse d’égalité.
Ainsi
dans mon jardin, les iris les plus en avance et qui avaient imprudemment poussé
de nouvelles et tendres feuilles ont été frappés par le gel. Les feuilles
décolorées sont pliées, comme ces poireaux qu‘on montre aux informations
régionales pour justifier le doublement de leur prix. Certains spurias de même.
Le froid, grand égalisateur des conditions ?
Des dégâts
substantiels au jardin
En
dehors du jardin d’iris, les dégâts à la végétation sont assez
importants :
Le
céanothe repens repartira-t-il du pied ? Ses branches trentenaires ont
beaucoup souffert. Les différentes sauges n’ont pas aimé le froid et la neige,
non plus que l’olivier, fraîchement planté en pleine terre [avec le
réchauffement climatique, disait-on, il devient possible de cultiver ces arbres
en plein champ] et pourtant protégé par un voile d’hivernage.
Les
camelias, pourtant déneigés ont durement subi la morsure du froid.
Mais le
spectacle le plus navrant est celui des héllébores, alors en fleurs et dont
toutes les tiges ont été « sciées » par le gel.
Pour
le reste, il faudra attendre le printemps pour savoir ce qu’il restera des
alstroemerias, de la collection d’hydrangeas, des agapanthes etc.
La
liste des iris des adhérents de la SFIB enfin terminée !
C’est
terminé ! Enfin !
Du
moins pour les grands iris. Mais c’est très avancé pour les autres (iris nains,
intermédiaires, de bordure, mais aussi spurias, ensata etc…)
Ce
sont à peu près 8000 variétés (dont plus de 5000 grands iris) qui pourront
nourrir les transactions des adhérents de la SFIB. Une initiative sans
équivalent à ma connaissance dans l’"irisdom" !
La polémique
À ce
sujet, une polémique a surgi : fallait-il indiquer la date de
commercialisation ou la date d’enregistrement de l’iris auprès de l’AIS. Le
choix qui a été fait de la date de mise sur le marché a été discuté et est
discutable. Il est vrai que l’enregistrement est un acte officiel qui devrait
servir de référence. C’est le point de
vue de notre ami Sylvain. J'incline à penser qu'il a plutôt raison.
En
fait les choses ne sont pas aussi simples. Voici pourquoi : si la plupart
des iris sont commercialisés l’année de leur enregistrement, il en va
différemment pour d’autres.
Certains
hybrideurs ont commercialisé leurs iris sans prendre la peine de les
enregistrer. Et quand cela a été fait, ce fut parfois jusqu’à 10 ans plus
tard ! A l’inverse, certains iris dûment enregistrés n'ont été mis sur le
marché que beaucoup plus tard. Quelle date retenir ?
L’AIS dans sa grande
sagesse, indique les deux dates et peut-être eut-il été nécessaire de le faire.
Quelle
importance dira-t-on ?
La
date est une indication d’un moment d’une évolution dans la longue course à
l’amélioration des lignées et il est utile que le collectionneur, l’hybrideur, ou tout
simplement l’acheteur sache à quelle « génération » appartient l’iris
qu’il se procure. Pas sûr que les dates lui fournissent vraiment la réponse.
Lorsqu’un
petit hybrideur lambda (comme vous et moi) fait enregistrer une de ses
obtentions, il a eu souvent à cœur d’utiliser du matériel génétique récent. Il
ne viendrait pas à l’idée aujourd’hui de marier ‘Rococo’ avec 'Babbling Brook',
si l’on veut produire quelque chose de nouveau. Aussi lorsqu’est commercialisé
un iris qui a été enregistré 10 ans plus tôt, on peut estimer que le matériel
génétique offert n’est pas de toute première fraîcheur.
Ce
problème peut aussi se rencontrer avec les grandes maisons qui vendent chaque
année plusieurs centaines de milliers de rhizomes. Prenons l’exemple de la
maison Schreiner’s qui reste aujourd’hui, après la disparition de Cooley’s
Gardens, la principale entité commerciale en la matière. La nouveauté qui est
mise sur le marché en 2012 aura dû, au préalable, être multipliée a des milliers
d’exemplaires pour faire face à la demande. Comme la seule forme de
multiplication utilisée aujourd’hui est la multiplication végétative (pas de culture
in vitro pour les iris) et que dans des conditions optimales de sol et de
culture on peut avoir 4 rejetons par rhizome et par an, il faut compter au
moins 5 ou 6 ans voire plus pour pouvoir lancer la commercialisation d’une
nouveauté. Le petit hybrideur ou la petite maison de commerce pourra produire
beaucoup plus rapidement, la demande étant moindre. Je me demande si ce n’est
pas ce qui explique le retard que semblent avoir pris les Schreiner’s par
rapport à d’autre hybrideurs comme Black et Johnson ou Barry Blyth.
Voilà sur cette question. Bien sûr le débat reste ouvert. Les auteurs du listing sont prêts à faire aussi figurer la date d’enregistrement s’il y a suffisamment de bonnes volontés pour reprendre le travail sur les 8000 noms de la liste.
Pour terminer sur une note gaie, ce bel iris qu'est 'Carnival Ride' (Ernst 2002) qui joue un grand rôle en tant que géniteur dans les lignées très à la mode aujourd'hui des iris bordés d'une fine bande dorée :
Carnival Ride (Photo TWiki) |
Peut-être faut-il faire figurer la date d'enregistrement pour les iris américains (qui sont en général commercialisés presque aussitôt) et la date d'inscription dans un catalogue pour les variétés non-américaine. Mais que choisir pour les variétés qui ne sont jamais commercialisées (fréquentes dans les productions d'amateurs) ?
RépondreSupprimerEt pour corser la chose, que faire pour les variétés qui ne sont ni enregistrées ni commercialisées, mais simplement échangées ? Et qui sont parfois digne d'intérêt !
SupprimerSur un catalogue ou site d’un producteur on met l’année d’introduction sur le marché. Par contre pour un registre officiel, comme les Checklists de l’American Iris Society, ou l’Iris Encyclopedia de l’AIS, ce sera l’année d’enregistrement qui suit le nom de l’obtenteur. En fin de description on met l’année d’introduction ainsi que le nom de la pépinière qui l’a mis sur le marché en premier. C'est ce que je pense être le mieux.
RépondreSupprimerLR
Sur TWiki (l'Encyclopedie de l'AIS), la première date qui figure est celle de l'introduction. La date d'enregistrement figure après le nom de l'hybrideur.
SupprimerExemple :
(TB) 'Cocktail Hour' 1984, Dunn 'Cocktail Hour' (R. Dunn, R. 1982).
Mea culpa, en effet! Je n'avais pas fait la différence. Quelques corrections à faire maintenant!
RépondreSupprimerLR