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mercredi 28 mars 2012

Inspecter le jardin d'iris !

Après le froid, le chaud. Mais le retour du soleil et de la chaleur s'ils sont bien agréables, signant la fin de l'hiver et le début du printemps revèlent leur lot de surprises, pas toutes bonnes.
On se promène dans ses plantations d'iris, et l'on découvre soudain que le dernier petit dont on espérait des merveilles, présente des feuilles qui commencent à jaunir. Incrédule,  on s'approche, on se penche, on tire sur l'éventail des feuilles et celles-ci vous restent dans la main emportant avec elles un peu du rhizome en état de décomposition. On porte les feuilles au nez et là, un frisson d'horreur vous saisit : une odeur de pourriture douceâtre : mais c'est bien sûr ! Erwinia caratovora est de retour.
Ceux qui n'ont pas suivi le feuilleton, peuvent se reporter au blog du 20/10/2011…

Il y a quand même un phénomène étrange, puisque cette maladie se développe dans des conditions de chaleur et d'humidité qu'on rencontre plus facilement du mois de mai à septembre qu'au mois de mars.
Alors comment expliquer cette récurrence d'un mal qui, pris à temps peut être enrayé, mais qui, faute d'attention ou de présence peut se montrer particulièrement dévastateur.


Le retour du taupin


Fichier:Agriotes lineatus.jpg
Agriotes lineatus (photo Wikipedia)


Ce "gentil" coleoptère long d'un cm ne ferait pas de mal à une mouche. Aussi, pourquoi le pourchasser ?
Parce que ceci :


Fichier:Agriotes lineatus larva.JPG
Photo Wikipedia

Ceci est une larve de Taupin encore appelée "ver fil de fer"


Le cycle biologique du taupin est assez particulier, ce qui rend son élimination difficile : après l'accouplement printanier, la femelle pond des œufs en grand nombre au début de l'été. L'adulte meurt peu de temps après, tandis que de leur coté, les œufs éclosent donnant naissance à une larve filiforme  de couleur ocre, rouille ou brun. Une larve doté d'un appétit féroce qui va pénétrer dans les végétaux qui se trouveront à proximité : salades, maïs, tubercules (pomme de terre, dahlia), carottes et… rhizomes d'iris.
Ces voraces restent 4 ans dans le sol, avant de devenir adultes et pondre à leur tour.
Les dégats causés par ce taupin sont souvent considérables,  s'il prolifère. Des champs de maïs peuvent être ravagés. Quant aux iris, les blessures provoquées par le taupin au rhizome (galeries creusées parfois à la base des feuilles) sont des voies de pénétration des bactéries pathogènes et particulièrement d'Erwinia Carotovora, la bactérie responsable de la pourriture bactérienne.

Les moyens de lutte.

Comme partout, il vaut mieux prévenir que guérir, la lutte étant difficile et le succès variable, compte tenu de la durée de vie des larves, et d'autre part de l'inaccessibilité des moyens efficaces de lutte pour les particuliers.
Prévenir, cela signifie préparer le terrain destiné à accueilir les iris longtemps à l'avance, en sachant que si ce terrain est une ancienne prairie ou un ancien potager, il risque fort de s'y trouver quelques divisions à l'affut.
On évitera les engrais trop riches en azote et on préférera renforcer le caractère alcalin du sol avec un peu de chaux agricole, ou mieux de lithotamne (une algue calcaire)

La larve du taupin, qui s'enfouit à quelques cm sous terre n'aime guère la lumière du soleil qui la cuit. On conseillera donc de retourner régulièrement le sol. 
Ceux que cette méthode douce ne convaincra pas, peuvent utiliser les grands moyens. Mais ça revient parfois à couper la tête pour soigner une céphalée. On peut épandre sur le terrain de la chaux vive que l'on enfouit par un griffage superficiel. Les bestioles n'aimeront pas, c'est sûr, mais rien de ce qui vit dans le sol non plus. Ajoutons qu'avant de replanter, il faudra (surtout si le temps est sec) "éteindre" la chaux en l'arrosant.
On peut aussi essayer de"gazer" les larves (vieille recette, utilisée sans succès par des générations de jardiniers pour tuer les taupes) à l'aide de morceaux de carbure de calcium (utilisé autrefois dans les lampes à acétylène, d'où son nom de "pierre à acétylène") disposés dans des trous du sol et qui vont dégager un gaz, réputé mortel. [Par le passé, ça a sans doute bien faire rire mes infatigables et increvables taupes]
Enfin il existe tout une gamme de désinfectants du sol, de nouveau autorisés, compte tenu de la recrudescence du taupin, malgré les effets nocifs pour la santé et pour les organismes aquatiques, , particulièrement dans les cultures de maïs.
Le principal principe actif est le chlorpyrifos-éthyl, un organophosphoré aux vertus insecticides, mais réputé dangereux pour l'environnement. On le trouve sous la marque Dursban 5 G.

En cours de culture, les méthodes exposées plus haut, ne sont guère utilisables.
On peut alors tenter le piégeage, à l'aide de pommes de terre et de carottes coupées en deux que l'on enfouit à quelques centimètres de profondeur. Les taupins (sauf s'ils sont vicieux et préfèrent vos iris) vont venir s'y loger. Il suffira d'inspecter les carottes et pommes de terre régulièrement, de détruire les larves et réamorcer. Il faut simplement un peu de patience.

Bientôt des iris en fleur ?

Dans sa récente livraison 26 mars 2012), le blog de l'american Iris Society fait état des premières floraisons de grands iris barbus en Californie :
http://www.theamericanirissociety.blogspot.fr/2012/03/my-earliest-bloomers.html

Dans mon jardin, je note déjà deux pieds renflés à la base. Au toucher, il apparaît bien que la tige florale est en train de se constituer. Si le temps chaud continue ainsi (21° C l'après-midi), nous pourrions voir apparaître les premières fleurs d'ici une quinzaine de jours, ce qui est bien tôt et risque de réserver là encore de mauvaises surprises en cas de gelées tardives pas exceptionnelles en région Centre.

Faites nous part de vos constatations sur les effets de ces inhabituelles séquences climatiques.


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La semaine prochaine, nous aborderons la question de l'hybridation qui intéresse voire passionne des amateurs de plus en plus nombreux. Sur cette question, il faut bien le reconnaître, la bibliographie est pour l'essentiel anglo-saxonne. On essaiera donc de faire un tour d'horizon pour permettre à des amateurs de se livrer aux joies de la création (mais aussi parfois d'en éprouver les déconvenues).

jeudi 22 mars 2012

Le printemps est enfin arrivé

La messagère du printemps


Lorsque cette touffe de primevères éclot, la pelouse se réveille et c'est toujours le dilemme : tondre ou ne pas tondre ; tondre et faire disparaître les fleurs, paquerettes et primevères ou laisser unmoment la nature s'ensauvager. C'est ce dernier parti qui a été pris.
En tout cas c'est sûr, le printemps est bien arrivé, permettant de déplorer les dégats : une trentainede variétés nouvelles d'iris perdus, de nombreux arbustes très endommagés, comme ce camelia qui était magnifique et se trouve aujourd'hui presqu'entièrement défeuillé :


Heureusement, il reste quelques agréables spécimens, comme ces deux magnolias stellata aux fleurs si gracieuses, mais hélas si éphémères :


 


Les bulbeuses, enfin, garnissent le jardin de leurs couleurs délicates, comme cette anémone d'un blanc rosé très pâle:


Enfin, les muscaris, les chionodoxa lucilae apportent une touche plus vive :



Les crocus (qui ne sont pas à safran et susciteront moins de passion) se sont faits plus discrets cette année, mais c'est toujours un plaisir pour les yeux


Les iris sont bien partis

Ceux qui n'ont pas souffert du gel sont en pleine forme. Déjà 30 bons centimètres de haut, au minimum.
Et dire qu'il va falloir encore attendre 6 semaines pour voir les fleurs !
Il aurait été dommage cependant de n'en rien dire, dans unblog qui leur est presqu'exclusivement consacré.
Il estun peu tôt pour dire s'ils seront en avance comme l'an dernier, en retard ou au contraire "à l'heure". Pour l'instant on s'oriente plutôt vers une floraison "normale" c'est à dire entre le 15 et le 20 Mai pour les grands barbus. Mais la nature est pleine de surprise et déjoue souvent nos pronostics hasardeux !


Ici se termine ce petit tour d'un jardin qui se réveille, avec les nouvelles feuilles d'un jeune érable du Japon très récemment planté :





mercredi 21 mars 2012

Réorganisation du blog

La SFIB a décidé de construire un blog qui offrira des informations sur les iris (barbus, sans barbe, horticoles ou sauvages, modernes ou anciens) et sur les bulbeuses, ainsi que sur les jardins. Ce blog sera nourri par plusieurs contributeurs. Je continuerai à y parler des iris modernes.
Bien sûr, le présent blog n'aura plus de raison d'être.
En attendant, la parution de ce blog est suspendue. Rendez vous bientôt avec une publication plus riche et plus diverse

Gérard

jeudi 15 mars 2012

Photographier les iris (3)


Le bilan d’un retour d’hiver en Touraine

Les effets des deux épisodes hivernaux ont été assez dévastateurs dans le jardin. Des températures matinales jusqu’à -13° et des amplitudes thermiques de l’ordre de 20° et plus, des phases de gel puis de redoux et le retour du froid, autant d’événements que n’ont pas apprécié les plantes du jardin.
Les cadavres sont nombreux : escallonia, olivier, céanothe… Beaucoup d’autres plantes ont lourdement souffert (cistus, rosiers, dont le beau Mermaid un peu sensible au froid, et beaucoup d’autres plantes (bulbeuses encore « cachées » sous le sol, mais sans doute affectées autant par la persistance du froid que par les basses températures.
Quant aux iris, deux enseignements :
             -peu de dégâts en pleine terre, par contre une catastrophe pour les plantes « faibles » ou malades plantées en pot dans mon « infirmerie » : toutes sont mortes
              -les semis précoces, eux aussi en pot, ont beaucoup souffert, bien que recouverts d’un voile d’hivernage.

Quelques conclusions à en tirer :
1-Pour les semis : soit éviter les semis précoces (les graines semées peu de temps après récolte avaient levé dès l’automne et les jeunes pousses mesuraient de 15 à 20 cm pour les plus avancées), soit les abriter en serre froide ou sous d’épais tunnels de plastique (à bulles de préférence)
            2-Les plantes faibles , parce que malades, mais en voie de guérison ont toutes été achevées par la brutalité des conditions météorologiques. Avec le recul, ça n’a rien de très étonnant : chez les humains, c’est pareil, ce sont toujours les plus faibles ou ceux qui sont affaiblis par la maladie qui souffrent de la brutalité du climat.
            3-Les plantes « en avance » parce que plus fortes, ont souffert également : les jeunes tissus, pas encore endurcis ont été « mordus » par le froid. Les feuilles attaquées ont pourri, mais la plante n’a pas été détruite, et seuls quelques rares rhizomes ont été affectés.

Bilan : une quinzaine de variétés disparues qu’il faudra remplacer. En attendant il faudra modifier la liste.

Les travaux dans le jardin d’iris

Désherbage et  "engraissement" sont les deux tâches du moment.

L’arrivée (ouf) du printemps provoque le redémarrage de la végétation. Mais pas seulement celle des iris. Aussi la corvée du désherbage va-t-elle nous occuper un moment. Là où le désherbant de pré-émergence (Sencoral) n’a pas été utilisé [notamment dans les mixed borders], là où subsistent des adventices résistantes (chiendent, liseron), il va falloir s’armer de patience et des outils nécessaires.
Si on peut éviter d'utiliser le glyphosate (type Round Up) c'est mieux, car les déformations des fleurs qu'il provoque en cas de projection sur le rhizome sont peu heureuses, même si elles disparaissent l'année suivante !



J’essaie cette année le paillis d’ardoise qui me semble devoir présenter quelques avantages.Épandu sur terrain propre, il devrait empêcher la pousse des mauvaises herbes, tout en permettant aux iris de recevoir la chaleur du soleil (le noir de l’ardoise concentrant la chaleur]. La seule crainte c’est le risque d’acidification du sol. Rendez vous l’an prochain pour les résultats de l’expérience …

C’est le moment de fournir un peu de nourriture aux iris qui démarrent leur croissance.

Quel engrais ? Tous les auteurs recommandent un engrais à faible teneur en azote (qui favorise la croissance du feuillage, risque d’inhiber la floraison et de favoriser les phénomènes de pourriture. On recommande un mélange de superphosphate (à utiliser avec parcimonie : l’abus d’engrais phosphatés entraîne l’eutrophisation des rivières) qui favorise la floraison et la vivacité des couleurs, et de scories potassiques (qui favorisent la croissance du rhizome. Mais dans ce dernier cas, l’action lente rend l’utilisation plus judicieuse en automne…
Cette année, dans mon sol insuffisamment calcaire, j’utilise le lithotamne, à raison de 100 à 300 g par m2. C’est un amendement d’origine marine (une algue broyée, riche en oligo-éléments de toutes sortes et améliorant des sols trop acides). Trouvé à Point Vert en sac de 25 kg pour moins de 9 €. On verra les résultats…

Photographier les iris : restituer les « bonnes » couleurs 

Photographier certains iris est un vrai cauchemar. Il en va ainsi des bleus et des « noirs ». Chacun a pu en faire l’expérience : tel iris bleu porcelaine prend une vilaine couleur violacée et inversement. Quant aux iris dits « noirs » (le noir véritable n’existe pas dans le monde végétal, même si certaines fleurs s’en approchent), ils ressortent avec une dominante pourpre ou encore bleu-violacée.
Tout se passe comme si la photo était là pour nous dire : attention, ce que vous prenez pour du noir, n’est que du pourpre un peu foncé, ou du violet  intense.
Mais il est très frustrant de voir une photo souvent peu conforme à la réalité observée. La lumière se joue en effet de notre perception des couleurs.
Le remède : utiliser les instruments que fournit la photo numérique.
Je voudrais encore une fois insister sur ce point : il ne s’agit pas de trafiquer la photo (certes, certains catalogues de VPC, notamment (mais pas exclusivement) hollandais nous ont habitués à ce genre de subterfuge), mais de restituer autant que possible une image proche de ce que nous yeux voient.
L’utilisation d’un logiciel de retouche est indispensable. Il en existe un très grand nombre, certains gratuitement téléchargeables sur le net, d’autres fournis avec l’appareil numérique lors de son achat, d’autres plus ou moins « pros » et plus ou moins couteux. Il n’est pas besoin de disposer de la dernière version de Photoshop  [on peut télécharger une version d’essai de Photoshop CS 5 à cette adresse : http://www.clubic.com/telecharger-fiche9635-adobe-photoshop-cs5-1.html] qui est une « usine à gaz » aux possibilités extrêmement étendues mais qui coûte la bagatelle de 1015,40 €. On peut se contenter de Photoshop Eléments (moins de 100  €) ou de petits logiciels qui permettent de gérer la retouche de couleurs.

Comment modifier la couleur ?


Les "noirs"


Voici une image(franchement ratée, d'un iris "noir". Comme on peut le voir, il apparaît "violacé" et beaucoup moins noir qu'il ne l'est en réalité. Le fond, très clair a contaminé la fleur. On va tenter de corriger les défauts.






D'abord, on diminue l'importance du fond, par un recadrage qui en outre supprime les éléments parasites peu esthétiques :








Puis, dans le logiciel de retouche on va agir sur la saturation : évidemment, plus on désature l'image, lus elle sera noire, avec en fin de course, une image en noir et blanc !



 Dans un deuxième temps (ou alternativement) on peut effecteur une correction sélective en agissant sur la dominante (ici le magenta). On diminue la quantité de magenta, on augmente le noir et le cyan et on obtient une image plus noire, mais peut-être un peu trop.


Comme nous ne cherchons pas à "vendre" une fleur qui n'existe pas, mais à restituer les "vraies" couleurs, il faudra donc des corrections moins fortes et diminuer la part du cyan qui contribue à donner  une touche bleutée qui est fausse.


Ce n'est pas un travail facile. Il faut tâtonner et le résultat sera plus ou moins satisfaisant, selon le logiciel, la technicité que l'on possède et le temps qu'on est prêt à y passer.

Les bleus

On peut déjà faire attention à la prise de vue (éviter les contre-jour, le soleil trop lumineux. L'idéal pour photographier les bleus, c'est un ciel un peu gris.

On peut enfin corriger la photo en jouant ici essentiellement sur la correction sélective. 
Exemple : on a un  iris dont la couleur réelle est un bleu moyen, proche du bleu de lin. Au"développement" de la photo, il apparaît violet :



On peut tenter une première approche : un peu de désaturation :


 mais l'essentiel va être obtenu en jouant sur la dominante en diminuant la part du magenta dans le bleu et en augmentant celle du cyan et du noir



On améliorera encore l'image en corrigeant dans la couleur magenta (augmentation du cyan et du noir, diminution du magenta)


On aura au final, une image assez proche de la réalité observée.

On parvient à ce résultat avec la plupart des logiciels de retouche.

C'est terminé pour ces remarques et conseils sur la photo d'iris, sauf si vous souhaitez un approfondissement de certains aspects.




jeudi 1 mars 2012

Photographier les iris (2)

Leçon n° 2 : La prise de vue et la mesure de la lumière.

Une première remarque : le rendu de la couleur n'est pas le même selon que la photo est prise en plein soleil ou à l'ombre à contre-jour ou le soleil dans le dos. Les variations peuvent être très importantes au point de rendre l'iris méconnaissable.
Le soleil va avoir pour effet de "cramer " les blancs et de faire pâlir les bleus. Les "noirs" vont davantage tirer sur le pourpre. Trop d'ombre au contraire va assombrir les couleurs, rendre le blanc grisâtre et enlever du 'peps' aux photos. Les pré-réglages des appareils numériques permettent de jouer sur la température de couleur, mais avec un effet limité.
La température de couleur (exprimée en kelvins) témoigne de la variation de la couleur de la lumière selon le moment de la journée et le type d'éclairage. Ainsi le soleil au zenith a une température de couleur de 5800 K alors que le soleil étant à l'horizon, celle-ci n'est plus que de 2000 K. Une lampe à incandescence a une température de 2700 à 3000 K, une lampe halogène 3000 à 3200 K et la lumière naturelle entre 5000 et 6500 K. Normalement les appareils en mode automatique détectent le type de lumière et il n'y a pas à s'en occuper. Tout en sachant qu'avec certains logiciels, on peut agir plus ou moins finement sur la température de couleur pour améliorer le rendu en post-traitement. [on en reparlera]

On essaiera lorsqu'on voudra avoir une photo la plus proche possible de la "réalité" de se trouver dans des conditions neutres (ni trop d'ombre, ni un soleil violent). Une photo en milieu de matinée donnera, en général de bons résultats.

On s'attachera ensuite à avoir un fond qui mette en valeur la fleur. L'important est que celle-ci se détache du fond.
Constatons d'abord que la couleur du fond peut "contaminer" le sujet principal. Un fond rouge, c'est l'horreur absolue ! Mais un fond vert (une fleur d'iris se détachant à peine d'une masse de feuillage) va refroidir légèrement les tons de la fleur.


Là encore, le fond neutre (le ciel, le plus souvent) est ce qu'il y a de mieux.
Ceci pourtant doit être nuancé : un orange sur un fond vert sombre aura beaucoup de peps !


Pour que la fleur se détache du fond, il faut éviter d'avoir un fond qui présente trop de choses à voir et faire en sorte que la fleur soit la principale source d'informations.
Si l'on ne peut choisir son fond, il faut essayer d'en réduire l'importance. Pour cela, il faut travailler la profondeur de champ : la mise au point se fait sur les barbes et l'ouverture (diaphragme) doit être suffisamment grande pour que l'arrière plan soit flou mais pas trop néanmoins, pour que l'ensemble de la fleur soit net (soit une plage de netteté d'environ 20 à 25 cm).

On peut enfin utiliser une série d'artifices pour rendre la photo plus esthétique (sans pour autant la dénaturer) : prise de vue après une légère ondée : la lumière vient se diffracter dans les gouttes d'eau qui subsistent sur la fleur et c'est assez craquant. À défaut d'ondée une légère pulvérisation avant photo…

Leçon n° 3 : Le post-traitement

D'abord dissipons un malentendu, que l'absence d'explications sur la question des retouches la semaine dernière avait pu créer.
Quand je propose d'effectuer des 'retouches' je ne veux pas transformer la photo pour la rendre plus aguichante, ce qui reviendrait à la dénaturer.
Il s'agit pour parler plus exactement d'un post traitement.  Quelques précisions :

      •Quant on fait (faisait ?) de la photo argentique, la capacité de reproduire sur papier l'image que l'on a voulu immortaliser, dépend (dépendait) :

-de l'émulsion (grain plus ou moins fin, dominante colorée)
-du développement
-du tirage (qualité de la tête couleur etc.)
-du papier.

La plupart du temps on confie ses travaux à des labos qui ont des réglages prédeterminés standard. [A noter, pour ceux qui croient encore pouvoir avoir des photos de meilleure qualité en argentique, que le labo photo d'une enseigne connue (F...) numérise les pellicules pour effectuer le tirage, d'où une importante perte de qualité]. Les résultats sont loins d'être satisfaisants si l'on est exigeant et surtout si l'on souhaite atteindre la ressemblance !

      •Aujourd'hui avec le numérique la situation est très différente :

Sur un capteur (soit un capteur APS [demi-format], soit un capteur plein format [24 x 36]), des photosites captent l'image.
Des algorithmes complexes retranscrivent l'image sous forme de pixels de couleur de façon à ce qu'elle soit lisible sur un écran. Selon la taille du capteur et le procédé choisi, cette image peut peser plus ou moins lourd (3,6 Mo en JPEG fine et jusqu'à 37 Mo en RAW sur mon appareil : un reflex Sony alpha 850 à grand capteur).
Si je choisis le format RAW (brut), les capteurs ont saisi l'ensemble des éléments de l'objet et il me reste à "développer" la photo. Certes, d'emblée l'appareil me propose sa lecture de l'image, mais il me donne la possibilité de corriger les défauts, de faire "monter" certaines informations qu'une mauvaise prise de lumière a pu masquer.
Pour cela, il faut un logiciel qui soit capable de lire le format en question. Il y en a de nombreux, à tous les prix. Certains sont même gratuits, mais tous ne permettent pas tout. Je vais d'abord essayer d'expliquer ma démarche personnelle.
J'utilise Photoshop CS 5 qui possède un module spécifique (un "plug-in") appelé Camera Raw.
Si j'ai bien pris ma photo, je n'aurai pratiquement rien à faire, mais si quelques imperfections subsistent, je vais alors pouvoir les corriger. À l'ouverture de la photo l'histogramme me donne une idée des améliorations à apporter.

Voici un exemple d'une photo d'Air Force One qui est assez nettement sous-exposée :


Une fois la photo ouverte dans Camera Raw, les imperfections apparaissent :


en bleu apparaissent les zones trop sombres (on dira "bouchées") où l'information a été masquée. On voit également sur l'histogramme la sous-exposition (courbe déportée vers la gauche):



on va donc corriger ces défauts en décalant vers la gauche le curseur des noirs pour "déboucher" les zones sombres, et vers la droite le curseur d'exposition pour "éclaircir" la photo.


On ajuste ensuite quelques réglages (clarté, vibrance, saturation) et on constate l'amélioration sensible de l'image.


On revient alors dans Photoshop. Il reste à donner un petit coup d'accentuation (indispensable avec le numérique) et on obtient une photo qui ressemble davantage à ce qu'on avait sous les yeux avant de déclencher :


On constate quand même une perte d'information dans les blancs qu'on pourra aller chercher en utilisant le réglage "tons clairs/tons foncés". Et voilà le résultat :


Enfin on améliorera la lisibilité de l'image par un recadrage horizontal :



Aucun trucage ! Simplement une recherche de l'information masquée. Le post-traitement a pris en tout et pour tout trois minutes. J'ai choisi une image particulièrement ratée. Le plus souvent c'est beaucoup plus simple et donc encore plus rapide.

Bien sûr, tout le monde ne dispose pas d'un appareil capable de prendre des photos en RAW ni d'un logiciel aussi complexe que Photoshop CS 5.

Cela n'empêche pas d'améliorer le rendu des images. Je reviendrai dans 15 jours sur l'utilisation des outils simples à la portée de tout un chacun et de toutes les bourses… [Pas de blog la semaine prochaine pour cause de déplacement.]
Je traiterai également d'une question qui pose problème à tous les amateurs d'iris: comment obtenir le bon rendu de mes iris bleus ou 'noirs' ?

N. B. Sur la retouche photo, il existe des revues (finalement assez coûteuses pour le peu d'informations distribuées) des sites Internet assez performants et inter-actifs et quelques ouvrages spécialisés.
J'en donnerai une liste à la fin de cette étude.