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jeudi 26 janvier 2012

retard de parution

Les semaines n'ont que 7 jours !

Cette semaine, pas de publication.
Ce n'est pas par paresse, mais parce que le travail sur la liste des iris détenus par les collectionneurs français (voir blog précédent) a occupé tout mon temps disponible.

De surcroît, les enseignements qu'il est possible de tirer de cette liste sont nombreux. Il importe de prendre un peu de temps pour les ordonner.
Donc rendez-vous sans faute jeudi prochain avec quelques observations que je crois intéressantes

Pour me faire pardonner, une photo de Reversi, couleur dans le style de Crowned Heads, mais avec des éperons !
Reversi (Sutton's 2006)

jeudi 19 janvier 2012

les iris préférés des collectionneurs français

La caverne d'Ali Baba

La SFIB a eu l'heureuse idée de répertorier les iris de ses adhérents collectionneurs pour constituer une sorte de bourse d'échange.
Cette initiative particulièrement bienvenue présente en outre un intérêt considérable, nous ouvrir les portes des jardins plus ou moins secrets des collectionneurs d'iris français.
Ainsi il est possible de savoir qui possède tel iris encore inaccessible parce que pas commercialisé en France ou tel autre, disparu depuis longtemps des catalogues et soigneusement conservé par des amoureux du passé.
Mais cela permet aussi de se faire une idée des tendances et des goûts de nos amateurs français.

De cette masse assez considérable de données, que ressort-il ?

Une grande variété d'iris


Les collectionneurs français ont une vaste palette d'iris. Leur collection constitue un formidable conservatoire des variétés.
Pour donner  un seul exemple, à la lettre "L" du listing on va trouver pas moins de 300 variétés d'iris depuis La Fortune (Dunn 1988)
La Fortune Photo Twiki

 à Lysandra (Blyth 1987) en passant par Love to Flirt (Blyth 200)

Love to Flirt Photo G.G.


C'est donc plusieurs milliers de variétés qui sont ainsi conservées dans ces jardins. Des variétés anciennes, comme Jacquesiana (Lemon 1840)
Photo empruntée au site SFIB

car il existe de nombreux collectionneurs de variétés dites "historiques, ainsi que les jardins botaniques qui ont vocation à conserver les taxons (comme le Parc Floral de Paris qui en possède une impressionnante collection).
Mais aussi et plus encore des variétés très récentes comme Wish List de Paul Black (2011)
Photo TWiki de P. Black
déjà détenues par des amateurs "accros" aux nouveautés.

Une présence écrasante des iris les plus primés

Nos collectionneurs français sont le plus souvent des amateurs avisés. On retrouve dans leurs jardins les iris les plus titrés, et pratiquement toutes les "médailles de Dykes" des trente dernières années. Rappelons que cette médaille, attribuée par la Société Américaine des Iris, est attribuée à l'iris introduit aux Etats-Unis, jugé, après de nombreuses années d'observation, le plus méritant.
Bien sûr, ce choix est un choix de précaution. Il est rare (encore que…) que ces iris décoivent.

Une part importante de créations françaises

En dehors des iris historiques, où la production française était dominante avant la deuxième guerre mondiale, on trouve de nombreuses obtentions des Cayeux: Buisson de Roses (R. Cayeux 1997) arrive en 4è position détenu par les 3/4 des collectionneurs et on compte pas moins de 4 dans les 15 premiers (Colette Thurillet, Mer du Sud, Bal Masqué).

Photo Sylvain Ruaud

Ceci s'explique par la position dominante de la maison Cayeux dans l'hybridation professionnelle et le fait que beaucoup de collectionneurs achètent leurs iris dans les 4 ou 5 maisons françaises.
On trouve donc aussi quelques créations d'Iris en Provence : Fondation Van Gogh

Fondation Van Gogh Photo G.R

mais aussi, toujours d'Anfosso :Bar de nuit, Bateau Ivre,

descréations de la maison Bourdillon, comme le très beau Libellule :




ou encore du très sélectif Lawrence Ransom  : Marie Kalfayan (1995), un iris très gracieux :
Maie Kalfayan Photo L. Ransom

Des iris aussi du Dr Ségui, de Bernard Laporte, dont le très bel Iriade, de Gérard Madoré, de J.C. Jacob…



Les couleurs qui séduisent nos collectionneurs

La palette de couleurs des iris est tellement vaste aujourd'hui (même si le rouge pur est encore à inventer) qu'on retrouve dans nos collections à peu près toutes les sortes d'iris. Néanmoins, il semble bien que nos amateurs éclairés paratgent les goûts de l'immense majorité des amoureux de cette fleur :

       -le "noir" leur va très bien
Le noir est sur représenté à travers des variétés récentes comme Black Suited (Innerst 2000):


Black Suited Photo G.R

Bar de Nuit (Anfosso 1987), Hello Darkness (Schreiner 1992), Dusky Challenger (Schreiner 1986), Blackout (Luihn 1985)
Blackout Photo Roland Dejoux
          -les roses séduisent toujours autant : Buisson de Roses, Beverly Sills (Hager 1979) à la popularité méritée. C'est un iris éclatant et prolifique qui n'accuse pas son âge :

Beverly Sills Photo R. Dejoux
mais aussi, Bubble Up (Ghio 1989), Vanity (Hager 1975) justement célèbre

          -beaucoup d'amoenas comme :
World Premier (Schreiner 1998), le magnifique Starring (Ghio 1999), amoena blanc et pourpre foncé tirant sur le noir :


Starring Ghio 1999 Photo G.R 

          -enfin, toute la gamme des nouveautés éclatantes de ces dix dernières années, parmi lesquelles les créations du génial Slovaque Anton Mego comme : Zlatovlaska (A.M. 2010)
Zlatovlaska (Mego 2010) Photo G.R








ou encore Slovak Prince avec cette bordure dorée autour des pétales, qui, aujourd'hui fait fureur chez les hybrideurs.
Slovak Prince (Mego 2003) Photo G.R

des iris du type plicata comme Splashcata (Tasco 1998) :

Splashcata Tasco 1997 DM 2005 Photo TWiki

ou des iris à halo comme Double Ringer (Ernst 2007)  dont la fine bordure jaune éclaire à merveille cet iris délicat :

Double Ringer Photo G.R








"and the winner is…"

En fait de "gagnant", c'est un trio de tête : trois magnifiques iris possédés par les deux tiers des collectionneurs :

Crowned Heads Keppel 1997 DM 2004 Photo G.R




Crowned Heads Keppel 1997 DM 2004 Photo G.R


Incontestablement cet iris est un "show stopper" comme disent les américains. Une matière ferme un contraste de couleurs éclatant, une tige solide et de nombreux boutons.

Très méritant également, , une création déjà ancienne de Schreiner de la grande époque (1987) justement récompensé de la médaille de Dykes.

Silverado DM 1994 Photo R. Dejoux
Enfin Thornbird, un digne représentant de la catégorie des "Space Age" iris, un iris à éperon (du fait de la terminaison en stylet des barbes).



Thornbird (Byers 1989)  DM 1997 Photo TWiki



Voilà de quoi rêver  !
Précisons que pour pouvoir accéder à cette bourse d'échange, il faut être adhérent à la SFIB. La cotisation annuelle est de 30 €. Au regard des services rendus, ça"le vaut bien" ! 















jeudi 12 janvier 2012

les nouveautés de l'année


Les catalogues nouveaux sont arrivés

De la même manière que les fashion victims se précipitent depuis ce mercredi sur les soldes, les mordus de l'iris se jettent sur les catalogues d'iris (pour l'essentiel en provenance des E.U.) pour nourrir leur passion des éblouissantes nouveautés.
Grâce à la SFIB ( www.iris-bulbeuses.org) il est possible pour les adhérents de commander en groupe en bénéficiant de tarifs avantageux. Pour autant faut-il se ruer sur sa carte bleue et acheter à prix d'or n'importe quoi au vu d'une seule photo ? C'est à cette délicate et douloureuse question qu'il va falloir ici répondre. Réponse qui n'engage que moi, tant il est vrai que la passion a ses raisons que la raison ne connaît pas !

Les nouveautés 2012

Les catalogues commencent à arriver dans les boites et sur le net.


Aux Etats-Unis, Keith Keppel, http://www.keithkeppeliris.com/gallery.html


Keith Keppel est un des 5 ou 6 plus grands hybrideurs mondiaux. Ses créations sont toujours un choc et "plicataman" comme il se surnomme a embelli de nombreux jardins de par le monde.


Joe Ghio http://montereybayiris.org/ghio11.php a aussi marqué l'histoire du monde des iris. L'acclimatation est réputée difficile. Pour ma part,  je ne l'ai pas constaté.
Seules pour l'instant ses introductions de 2011 sont visibles sur le site, mais elles méritent le coup d'œil :




Black et Johnson, les valeurs montantes, créateurs inspirés ont introduit quelques beautés. On peut consulter le catalogue sur le site de la SFIB : http://www.iris-bulbeuses.org/jpg/Mid-America-Garden/mid-america-garden-2012.pdf.


La couverture (ci-dessous) donne un aperçu des tentations qui vous attendent et du travail de Tom Johnson
Daring Deception (couverture du catalogue Mid-America)

En Europe, Anton MEGO, le génial hybrideur Slovaque, introduit cette année quelques croisements prometteurs  que notre ami Loïc a publiés avec d'auttres dans sa galerie de photos http://www.flickr.com/photos/loic_tasquier/sets/72157623306122704/with/6678424029/


Royal Sunset Photo A. Mego (avec l'autorisation de Loic Tasquier)





Sweet Victoria Photo A. Mego (avec l'autorisation de Loic Tasquier)


Enfin signalons, chez les "sans barbe", la parution du catalogue de l'hybrideur allemand Tamberg, spécialiste des hybridations interspécifiques : http://www.tamberg.homepage.t-online.de/homep36e.htm 





extrait du catalogue Tamberg


Raisons et déraison du collectionneur


Inutile de demander à un collectionneur d'être raisonnable. Il a la collectionnite dans le sang. Ce nouvel iris, il le lui faut. Avez vous vu ces sépales à la bordure dorée ? Il doit avoir de sacré gênes dont je vais pouvoir me servir ! Et celui-ci avec ses pétales frou-froutants comme une danseuse. C'est sûr, je le veux. Rien de nouveau sous le soleil. Rappelez vous l'amateur de tulipes décrit par La Bruyère :


Le fleuriste a un jardin dans un faubourg, il y court au lever du soleil et il en revient à son coucher ; vous le voyez planté et qui a pris racine au milieu de ses tulipes et devant la Solitaire ; il ouvre de grands yeux, il frotte ses mains, il se baisse, il la voit de plus près, il ne l’a jamais vue aussi belle, il a le coeur épanoui de joie ; il la quitte pour l’Orientale, de là il va à la Veuve, il passe au Drap d’or, de celle-ci à l’Agathe, d’où il revient ensuite à la Solitaire, où il se fixe, où il se lasse, où il s’assit, où il oublie de dîner ; aussi est-elle nuancée, bordée, huilée, à pièces emportées ; elle a un beau vase ou un beau calice ; il la contemple, il l’admire ; Dieu et la nature sont en tout cela ce qu’il n’admire point, il ne va pas plus loin que l’oignon de sa tulipe, qu’il ne livrerait pas pour mille écus, et qu’il donnera pour rien quand les tulipes seront négligées et que les oeillets auront prévalu. Cet homme raisonnable, qui a une âme, qui a un culte et une religion, revient chez soi fatigué, affamé, mais fort content de sa journée : il a vu des tulipes.


Alors faut-il se jeter sur son chéquier ou sa carte bleue pour se procurer la nouveauté, si belle en photo?
Une première considération nous retiendra : les nouveautés de l'année coûtent cher ! 50 € la plupart du temps, 30 € pour  un iris de Mego. Leur prix va ensuite en décroissant rapidement. Le prix élevé d'introduction se justifie par le fait que les créations en matière d'iris ne sont pas protégées. L'hybrideur ne perçoit pas, à la différence du rosiériste, un droit sur chaque plant vendu. Le seul moyen de rémunérer la recherche et la création, c'est donc le prix demandé lors de l'introduction.
L'amateur raisonnable (si, si, il y en a) ou moins fortuné (il y en aussi) attendra que l'iris ait fait ses preuves. Car il y a un risque, d'autant plus difficile à accepter que le prix payé a été élevé.
Rien ne dit en effet que l'iris qui fait merveille en Californie supportera bien le climat de nos régions. Combien de rêves ont été déçus ? J'essaye vainement de faire pousser 'Announcement' acheté aux E.U. en 2010. Il se refuse désespérément à pousser, végète lamentablement. 
La chose se complique encore lorsqu'on sait qu'un iris peut pousser ou ne pousser pas bien selon la pépinière dont il provient. Certains collectionneurs qui possèdent le même iris provenant de deux fournisseurs différents ont constaté le phénomène et sa persistance. La sagesse conduirait donc à acheter l'iris acclimaté dans une pépinière du pays et de préférence dans des conditions climatiques proches . 
Seul problème : les pépinières ne commercialisent pas forcément ce dont on a envie et souvent avec beaucoup de retard (le temps nécessaire à la multiplication). Alors il faut accepter de prendre des risques. (limités malgré tout, le cas cité plus haut reste heureusement assez rare) et en payer le prix (mais "quand on aime on ne compte pas" !). 
Les échanges entre collectionneurs (possibles pour les membres de la SFIB) sont toutefois  un moyen de diminuer et le risque et le coût.
Hybrider : une passion dévorante

Un débat a animé le forum d'Iris et bulbeuses sur la question de l'hybridation et d'un possible retour au caractère diploïde des anciens iris lors de fécondation spontanée.
Si hybrider est un geste simple (prélever le pollen d'un iris pour le déposer sur le stigmate d'un autre), développer une stratégie d'hybridation est une tâche plus difficile qui suppose que l'on sache ce qu'on veut obtenir et comment l'obtenir. Il convient donc de connaître l'héritage génétique des parents, ce qui est possible grâce à la check list établie par l'A.I.S. (société américaine des iris). Voici un exemple sur le site de l'A.I.S., qui montre à propos du célèbre iris Conjuration (qui a un grand-père français, le non moins célèbre Condottière de Cayeux) la complexité des croisements effectués pour aboutir aux iris que nous admirons aujourd'hui :

http://aleph0.clarku.edu/~djoyce/iris/conjuration.html


On reviendra prochainement et en détail sur l'hybridation des iris barbus.

jeudi 5 janvier 2012

Les louisianas, des cousins réputés difficiles

Cette chronique est l'histoire d'une frustration. J'ai voulu autrefois faire pousser dans mon jardin en région parisienne, des Louisiana que j'avais acquis auprès de Joe Ghio et je crois bien d'Iris en Provence. J'avais pour cela suivi les conseils de culture, creusé un lit pour les accueillir, tapissé de feutre géotextile et rempli d'un mélange de terre de bruyère et de soufre. J'avais copieusement arrosé. Mais rien ne s'est passé comme je l'aurais souhaité. Aucun n'a fleuri et tous ont fini par mourir. L'hiver ayant été cette année là particulièrement rigoureux.
Le temps de regarder les catalogues et les livres et voilà que l'envie me prend de nouveau…

Avant d'entreprendre un rapide tour de ce monde de beauté que sont les iris de Louisiane, laissez moi vous souhaiter une année 2012 fleurie et heureuse !

Chilhood Sweetheart (Photo Twiki)
Comme leur nom l'indique…


Ces iris sont originaires de Louisiane (Etats-Unis) dont a peut être oublié qu’elle fut française de 1682 à 1763 et qu’il y subsiste, aujourd’hui encore, des traces de ce passé, notamment le parler « Cajun » et le quartier français de la Nouvelle Orléans.

Cette « province française » recouvrait alors un vaste territoire depuis la région des Grands Lacs jusqu’au golfe du Mexique, soit à peu près l’ensemble du bassin hydrographique du Mississipi.
Ces précisions ne sont pas sans intérêt dès lors que l’on étudie l’aire d’extension de nos iris dit de Louisiane…

Des « iris d’eau » ?


Originaires de cinq espèces naturelles du delta du Mississipi (dont iris fulva), ces iris ont la réputation d’être des plantes de climat semi-tropical et de zones marécageuses, donc des plantes difficiles à acclimater dans nos régions, comme ma malheureuse expérience semble le prouver. Pourquoi donc leur consacrer cette livraison ? Peut-être parce que d'autres ont réussi là où j'ai échoué, et que l'échec est en l'occurrence le produit de l'ignorance.

Mythe et réalité

Les Louisianas sont des iris qui demandent quelques conditions privilégiées et des soins attentifs, comme toutes les belles choses.
Leur culture n'est certes pas des plus faciles, mais avec un peu d'attention, on doit pouvoir obtenir des résultats satisfaisants, comme en témoigne la réussite de plusieurs amis amateurs d'iris dont j'ai utilisé ici, l'expérience et les conseils. Il faut pour réussir bien connaître le cycle de croissance de cette magnifique iridacée. Elle fleurit au pritemps et nécessite avant et pendant une importante quantité d'eau. Après la floraison, il convient de couper les tiges florales pour éviter de fatiguer la plante en la laissant produire des graines (surtout les deux premières années). Au cœur de l'été, l'iris de Louisiane entre dans une semi-dormance, mais le sol doit être maintenu humide. A l'automne, en même temps que la température décroit, la croissance repart. Il faut alors fertiliser modérement mais souvent jusqu'au début de l'hiver.

Un sol acide ?

Comme le sol du delta du Mississipi est plutôt acide, on en a conclu que ces iris ne pouvaient vivre que dans un sol fortement acide et il y encore une décennie on invitait les heureux possesseurs de ces merveilles à renforcer l’acidité du lit de plantation par du soufre.
Si l’on réfléchit à l’aire naturelle d’extension de ces plantes, très au Nord du delta du « big muddy », on constate que les sols où elles poussent sont loins de présenter tous l’acidité supposée requise. 
Les producteurs américains considèrent aujourd’hui qu’il faut surtout éviter les extrêmes (ni trop acide ni trop alcalin). On considérera comme favorable un sol au PH de 5 à 6 soit une terre faite de terre de bruyère de compost, de terreau de feuille et d’amendements organiques. Pour éviter les remontées calcaires et favoriser la rétention d’eau, on peut constituer une plate bande isolée avec un « liner » utilisé pour les bassins qui viendra tapisser les parois. [autrement dit une bache de plastique épais]

Un iris d’étang ?

Les conditions idéales pour les réussir associent un sol un peu acide, une température estivale élevée et une humidité constante pendant la saison végétative, conditions qui, en attente de réchauffement climatique ne sont spontanément atteintes nulle part ici à partpeut-être en Camargue

Il convient donc de veiller à une humidité constante pendant la saison végétative (le sol ne doit pas se dessécher) ce qui peut être obtenu par des arrosages ou une plantation en bordure de plan d’eau ou sur une berge (quand on a la chance d’avoir une rivière sous la main).
Une plantation en eau plus profonde (à la manière de nos iris pseudoacorus, ou iris des marais) n’est conseillée que dans les régions où les hivers sont cléments, car si les Louisianas ne craignent ni le froid, ni la neige, ni le gel (qu’on songe à la sévérité des hivers nord-américains jusque dans le sud des E.U.) ils craignent le gel dès lors qu’ils sont immergés. On les protègera quand même presque partout l’hiver par un important paillage. Le paillis de chanvre ou de lin, voire même d’écorces de pins (pas trop grosses) est une bonne solution.
On peut aussi les cultiver en bassines, exposés au soleil sous quelques cm d'eau (à vider l'hiver venu).

Une exposition ensoleillée

En tout état de cause, comme pour la plupart des iridacées, une exposition ensoleillée est nécessaire avec un minimum de six heures de soleil par jour (et plus dans les régions septentrionales). On gagnera quelques degrés en plantant au pied d'un mur exposé plein sud.

Des précautions à la plantation

Il faut acheter ces iris chez un producteur fiable et s'assurer des conditions d'envoi et de transport. En effet, les racines ne doivent jamais sécher, sinon c'est irrécupérable. Les producteurs sérieux les expédient les racines enveloppées dans un sachet plastique, avec de la mousse ou de la tourbe humide.
La plantation se fait au début de l'automne, lorsque l'iris après un repos estival repart en croissance.
Il faut éviter de planter serré, car la multiplication peut être rapide et les rhizomes nouveaux se développant latéralement sont assez longs. Un minimum de 60 cm entre les touffes devrait être respecté.
Si les rhizomes doivent être immergés (par exemple en bordure d'un étang ou d'un bassin), la technique rappelle celle des nymphéas : planter le rhizome dans un pot large et peu profond (qui sera immergé) mais ligaturer avec du fil de fer pour éviter que le rhizome ne sorte du pot.
L'immersion n'est pas la meilleure solution, car il faut éviter que les rhizomes soient recouverts de plus de 4 cm d'eau. On conseillera plutôt une plantation en bordure de bassin, ce qui facilitera quelque peu la fertilisation. On peut aussi les cultiver dans de grandes bassines ou des demi-tonneaux avec de bons résultats.

Des iris "gourmands" ?

À cette question, la réponse est "oui" sans hésitation. Il faut donc une bonne fertilisation.
En effet les louisiana sont d'avides mangeurs, surtout lorsqu'ils sont immergés, l'eau dissipant assez vite la nourriture. En règle générale on fera deux bons apports d'engrais : une fois au début du printemps (engrais équilibré type 10/10/10) et une deuxième fois à l'automne en privilégiant un engrais riche en phosphore et pauvre en azote (type 5/20/10). On pourra compléter cet apport pendant la saison végétative en fonction des besoins par des doses modérées, mais fréquentes d'un engrais pour plantes acidophiles (comme camelia et rhododendron). On conseille aussi du compost réalisé à partir de matériaux acides comme les aiguilles ou les écorces de pin. Pour les immergés, fertilisations plus nombreuses requises


De réelles beautés

La gamme des couleurs est extrêmement variée du blanc au violet en passant par la plupart des nuances de l'arc-en-ciel. 
Circe Queen (M. D. Faith 2006) (Photo Twiki)
On y trouve même des iris presque rouges…
Cajundome (Charles Arny 1985) (Photo Twiki)
 des iris doubles…
Charlotte''s Tutu (Heather Prior 1994) Photo Twiki
 et de superbes "blends"
Cobweb Concerto  (H. Prior 2003) Photo Twiki


On trouvera d'autres photos sur l'encyclopedie en ligne de la société américaine des iris ('Twiki) :
 http://wiki.irises.org/bin/view/La/WebHome

Où s'en procurer ?

On en trouve en France quelques variétés chez les producteurs d'iris, mais aussi dans les pépinières spécialisées dans les plantes vivaces.
Les grands spécialistes de cette plante sont les américains, et chose qui n'étonnera personne, les pépinières sont souvent situées dans la région du Golfe du Mexique.
On peut signaler parmi d'autres, Zydeco Louisiana Iris Garden dont le catalogue en ligne recèle de magnifiques cultivars :

http://www.zydecoirises.com/Culture/CultureZydeco.htm

Pour les adhérents de la Société Française des Iris et Bulbeuses (SFIB), il y a la possibilité de commandes groupées. (voir lien dans la marge droite)

En savoir plus

Il existe aux E.U. une Société pour les Iris de Louisiane (http://www.louisianas.org/). On peut y trouver conseil et échanger idées et recettes sur un forum.
Elle a publié un livre : The Louisiana Iris : the taming of an amrican wildflower




incident et retard

Par suite d'une impossibilité d'accès à la rédaction de messages jusqu'à ce soir (bug de "Blogger" ? ), la publication concernant les iris de Louisiane sera différée de quelques heures et sera disponible au plus tard demain matin, dans une version un peu plus courte que souhaitée.
Avec mes excuses…